Victimes, la double peine, les affaires Dils, Roman, …

Cette semaine, France 3 a diffusé un reportage-fiction sur "l’affaire Celine Jourdan". Le 26 juillet 1988, cette jeune fille est assassiné, à la Motte-du-Caire. Les gendarmes arrêtent deux suspects, Didier Gentil et Richard Roman. Si la culpabilité de Gentil est quasi-certaine, celle de Roman n’est pas avérée, et lors du procès, les pièces de l’accusation s’effondrent, notamment parce qu’un témoin révèle qu’il a subi des pressions de la part d’un gendarme, afin de modifier son témoignage pour le faire coïncider avec l’hypothèse de la culpabilité de Roman. Cette révélation est un scandale, et lorsque le gendarme incriminé vient répondre aux questions dans l’enceinte du Tribunal, il est obligé de reconnaître son action "pour bien faire". Richard Roman est acquitté, Didier Gentil est condamné à la prison à perpétuité, mais la famille de la petite Celine crie sa colère. Un coupable, ce n’est pas suffisant. La vindicte populaire avait déjà condamné Roman, ingénieur agronome marginal, le jury populaire des Assises de Grenoble devait en faire de même. Mais le jury l’acquittait. Tant pis. Depuis, la famille n’a jamais présenté des excuses à Richard Roman, et le père de Céline continue d’affirmer que  "Pour moi, il a été acquitté au bénéfice
              du doute et condamné à la suspicion légitime
              à perpétuité
»
. Qu’importe l’innocence d’un homme ? La famille des victimes, torturée par la douleur, a décidé que les deux hommes étaient coupables. Dans l’affaire Dils, la famille de l’une des deux victimes a exprimé sa colère lorsque la Justice a commencé à exprimer publiquement ses doutes quant à la culpabilité de Dils, en raison de l’apparition et de la qualité des éléments et des indices qui accusaient Francis Heaulme. La culpabilité de Dils était matériellement impossible. En effet, les deux malheureux garçons sont morts parce que leurs crânes ont été éclatés, ce qui a été rendu possible par des gestes d’une extrême violence qui nécessitait une force physique importante, ce qui n’était nullement le cas de Patrick Dils pendant son adolescence, alors que Francis Heaulme est connu pour cette force et pour en avoir fait un usage criminel et fréquent en France. Malgré tout, la famille de l’une des victimes a osé exprimé son dégoût et sa colère, devant la procédure de libération de Patrick Dils. C’est la double peine des familles des victimes : peine pour la perte de l’être aimé, et "peine" avec les souffrances, la haine, l’aveuglement que ces sentiments favorisent.

 

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Translate »
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x