Le "vêtement", l'un des plus anciens ouvrages de notre condition technique, sous toutes ses formes, reste un objet industriel majeur, une préoccupation sociale et publicitaire majeure. Les récits usuels sur "la révolution industrielle" mettent en avant les premiers lieux de production, des "manufactures", principalement consacrés à la production textile. Les usines furent les zones de stockage de matériaux provenant de "colonies", où l'esclavage régnait, ou, au mieux, un salariat totalement esclavagisé, et dans ces lieux de production, de taille XXL, les "usines", les travailleurs, ouvriers, souvent ouvrières, y subissaient des conditions proches de cet esclavage. Dans la première phase de la "mondialisation", les "marques", les grandes entreprises du secteur, ont vendu en France et hors de France, en produisant depuis la métropole. Mais à partir de la décennie 1980-1990, les actionnaires de ces grandes et moyennes entreprises de production textile ont décidé de suivre le mouvement de "délocalisation", des outils de production. L'ouvrière, l'ouvrier de France, étaient "trop chers" – même si, dans l'Histoire des salaires, par comparaison avec les autres salaires des autres secteurs, ils étaient en fait au plus bas. Mais ce plus bas n'était pas assez bas. Pour augmenter de manière exponentielle le profit, ces entreprises ont fermé leurs sites de production en France et en Europe, pour aller s'installer dans un Orient décidément peu compliqué. Les "élites" de ces pays ont accueilli ces "investisseurs", sans y mettre de condition. La Chine a commencé à faire de même, avant d'imposer des exigences. Mais rien de tel au Bangladesh, ou il y a quelques années en Turquie, dans des petits sites de fabrication de jean, où des milliers d'hommes ont été exposés à la "technique du sable", pour polir, vieillir, les jeans. Le scandale du jean "sablé" est, pour la Turquie, comparable à celui de l'amiante ici. Si le Rana Plaza s'est écroulé, c'est que les entreprises qui utilisaient des hommes et des femmes pour produire du textile à bas coût-à prix élevé, ont volontairement fait le choix de conditions dangereuses, parce que les conditions de production et de sécurité en France sont condamnées par les mêmes dirigeants de ces entreprises pour leur "mauvaise compétitivité". Plus de 900 morts bangladais, ces dirigeants ont déjà chargé leurs avocats de monter un dossier en déresponsabilisation, et de prévoir des indemnités, ridicules pour leurs profits et pour nous, mais qui pour des Bangladais paraîtront astronomiques, si les familles sont exigeantes. Si. Et sinon, comme le temps passe, les publicités sont diffusées, les magazines spécialisés se contenteront de parler de la surface des choses, comme l'est le vêtement. Et la presse française a t-elle publié des articles intéressants sur le sujet depuis cet évènement ? Vous pouvez chercher…
sablage jeans en turquie (France24) par nu-jeans
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