L’Irak est devenue le
symbole de ce piège historique et physique dans lequel les
civils sont pris, enfermés comme des rats. L’invasion
américaine a conduit à la disparition du régime
baassiste de Saddam Hussein, mais les multiples erreurs du
commandement politique et militaire américain ont permis aux
«insurgés» et aux terroristes de frapper avec la
«réussite» que chacun sait. Car pour les auteurs
de ces attentats, à la voiture piégée, suicide,
tuer, d’un seul coup, des dizaines de civils, en 
blesser autant, avec
des handicaps à vie, c’est «réussir».
Imagine t-on un instant que la Résistance Française
ait, pendant la seconde guerre mondiale, massacré des civils
français ? Pourtant, les auteurs de ces actes criminels
prétendent «résister», et ce titre de "résistants" leur est
souvent accordé à l’extérieur de l’Irak. Une
résistance réelle est légitime, une boucherie
quotidienne des civils irakiens, hommes, femmes, enfants, n’en a
aucune. Depuis trois ans, un silence mondial règle sur ces
atrocités. De prétendus musulmans ont défilé
dans des rues pour protester contre des dessins jugés
blasphématoires, d’autres ont engagé un procès
contre Charlie-Hebdo, d’autres demandent que les écoles
publiques anglaises tolèrent leurs règles
vestimentaires et comportementales, d’autres publient et diffusent un ouvrage dans lequel ils prétendent nier les liens entre l’humanité et l’animalité, mais aucun ne défile dans
les rues contre les criminels qui, chaque jour, en Irak, tuent, se
tuent, dans des carnages toujours plus effroyables. Pourtant, c’est
la même guerre des guerriers contre les civils – et derrière les guerriers, les clercs : politiques ici, mollahs là-bas. Le son, la
fumée parviennent à nos yeux, mais les personnes, les
corps déchiquetés nous sont cachés, par un voile
noir qui entend nous laisser dans l’inconscience et le mensonge. Et
la peur règne, jusqu’ici… Celles et ceux qui, en Irak, travaillent pour vivre et pour informer, sont eux aussi des cibles de choix.
NB : vidéos et images ne sont pas montrées pour choquer, mais pour que la réalité criminelle qui dévore chaque jour des Irakiens soit bien perceptible. En outre, la critique des terroristes et des tueurs en série qui se cachent derrière les formes de "la résistance" n’a pas pour objet de faire, implicitement, l’éloge de l’occupation américaine. Tous les soldats américains, tous les mercenaires payés par l’armée américaine, qui sont responsables de la mort de civils, sont autant concernés par cette mise en cause des guerriers-assassins. Mais les hécatombes quotidiennes des "insurgés" et des "terroristes" dépassent tout…
Bonjour Grell’
Tu sais que l’Irak et l’agonie de ce peuple me touchent profondément. Merde, on est tous des humains non ???? Tu dis si bien et si fort l’obscénité de cette agonie. Et tout le monde s’en fout… on s’habitue à tout, on s’habitue…
Sans doute cette obscénité est-elle le reflet de notre âme. Dans ce cas, la boucle est bouclée.
Un bonjour à toi en passant, comme ça… 🙂
Mais, précisément, si nous avons une âme et nous en avons une, d’une manière ou d’une autre, il faut que celles et ceux qui ont un sens de leur propre dignitié, mais aussi encore le sens de l’existence des autres, de ce que Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri ont lumineusement appelé « le goût des autres », parlent, et parlant, se lèvent, pour ces hommes, ces femmes, et ces enfants d’Irak.