Le choix de Jacques
Chirac en faveur d’un sénateur estampillé Démocratie
Libérale, le parti crée et dirigé alors par
Alain Madelin, le chantre de l’ultra-libéralisme américain,
pour le poste de premier ministre, était explicite. Elu par
une vague républicaine à 82%, Jacques Chirac confiait
la «politique de la nation» à ce sénateur, Jean-Pierre Raffarin,
qui entendait mener une politique libérale, voire
ultra-libérale, en apparence, au moins. Car, alors que ce
gouvernement avait tous les pouvoirs pour baisser ces fameuses
«charges» que ses membres dénonçaient et
continuent encore de dénoncer pendant les campagnes
électorales, il n’en fit rien, et concernant la loi sur les
35 heures, il décida même de ne pas l’abroger, alors
que cette droite avait dit pis que pendre de cette nouvelle loi de
réduction du temps de travail. 5 ans après, les
prélèvements obligatoires n’ont jamais été
aussi hauts. Ceux-ci s’imposent à tous, alors que l’impôt
sur le revenu ne concerne pas l’ensemble des Français, et
pèse «plus» sur celles et ceux qui gagnent les
revenus les plus élevés. Pour eux, l’UMP a baissé
cet impôt, et ces familles fortunés leur disent
tellement merci qu’elles composent une part essentielle des
adhérents de l’UMP. En 5 ans, ils ont toujours moins payé
d’impôt sur le revenu, et ils entendent que ce mouvement
continue. Jean-Pierre Raffarin a confié à François
Fillon les responsabilités pour attaquer le
Code du Travail et
les droits sociaux, et c’est ce qu’il a réussi à
faire, en modifiant profondément la loi sur les 35 heures, et
avec la complicité (momentanée ?) de la CFDT pour
sa loi sur les retraites. Avec le vote de cette loi et sa
promulgation, des centaines de milliers de baby-boomers ont été
contraints de retarder leur départ à la retraite, ce
qui constituait l’objectif principal de l’adoption de cette loi,
afin de maintenir un chômage de masse élevé.