Il est venu, il est reparti. Pendant une semaine, les commentaires concernant la visite, la présence de Kadhafi en France, la passation de contrats ont eu un présupposé : l’homme de l’Elysée ferait, au minimum, une entorse à son programme de soir de victoire, ou pire, renierait, ce programme, converti, Dieu sait pourquoi, à la nécessaire-Real-politik, principe des principes du Ministère des Affaires Etrangères. Mais, après la rencontre si amicale avec le Président chinois, après de nombreuses rencontres chaleureuses avec Vladimir Poutine, qu’il est allé jusqu’à féliciter pour sa victoire aux élections législatives, il serait censé de se demander si le locataire de l’Elysée ne va pas bien au-delà d’un reniement d’une promesse électorale, seulement énoncée pour avoir et parfumer la victoire, s’il ne faut pas s’inquiéter pour nos droits, en France, avec ce Président. Car la "politique" gouvernementale vise bien des droits fondamentaux des citoyens et des salariés : droit du travail (et les retraites en font partie), droit d’expression avec des médias qui sont tenus par ses amis, droit de réunion sur la place publique (cf. la manière dont des manifestants étudiants ont été traités ces dernières semaines, ou encore les opposants au régime lybien pendant cette visite). Le jour du départ de Kadhafi, les enfants de Don Quichotte, auprès de sans-abris parisiens, ont été molestés et évacués manu militari de Notre-Dame, sans aucun respect des personnes et de leurs maigres moyens. Face aux faits, c’est-à-dire au constat que les représentants de l’Etat ont menti et mentent encore, cette majorité, représentée par la si peu catholique Madame Boutin, n’hésite pas à employer la force, ce qui caractérise bien les pays et les régimes autoritaires, si ce n’est dictatoriaux. Désormais, il faut s’y faire pour quelques années : la France n’est plus une nation libre et de libertés, la Résistance a bien commencé le 6 Mai dernier…
NB : la vidéo indiquée par ce lien permet de mieux cerner la personnalité du chef d’Etat qui a été reçu en grande pompe. Il a laissé, autorisé, approuvé et qui sait, demandé, la torture ET le viol des infirmières bulgares, et il a lui-même tenté d’agresser cette journaliste française.
Il n’a pas été possible de placer cette vidéo sur le blog puisqu’il faut supporter de voir et d’entendre Jean-Marc Morandini !