Ces femmes qui aiment les femmes, une enquête et un livre d’Eli Flory

Vivre, c’est, sans jamais
avoir décidé de naître, d’être ce que nous
sommes, de la tête aux pieds, c’est  avoir des perceptions,
ressentir des émotions, des sentiments, avoir ses préférences,
comme on le dit Cesfemmesquiaimentlesfemmes_2
des goûts et des couleurs. Pour ces femmes qui
préfèrent les femmes, il en va ainsi, de cette
évidence, de ce constat, mais, comme pour la manière
dont chacun prend en charge de manière narcissique son moi,
l’image du moi, l’image du corps, en s’identifiant à ce que
chacun voit, ce que chacun montre, en tant que, soi, les lesbiennes
assument avec bonheur cette inclinaison vers celles qui leur
ressemblent mais qui sont aussi autres… Par contre, parce que cette
inclinaison contrarie «la morale de la société»,
c’est-à-dire, si nous traduisons, les mâles qui ont,
depuis les siècles, les pouvoirs, et qui, depuis dimanche
dernier, continuent d’en disposer (à la Présidence, au
Conseil Constitutionnel, au Sénat, …), ces femmes qui se
refusent à eux leur pose problème, même si,
désormais, dans les pays d’Occident, la tolérance
semble de mise… – semble… Dans un ouvrage de plus de 300 pages,
Eli Flory nous livre son enquête, qu’elle vous présente dans cet entretien publié par Vox Populi.
Son point de départ
examine les représentations, images et mots, souvent
réducteurs d’une réalité d’une grande diversité,
parfois aussi sexistes, machistes, phallocentrés. Pour elles,
le monde d’aujourd’hui représente un temps nouveau. Jusqu’ici,
l’Histoire fut pour elles l’espace et le temps de l’occultation, de
la condamnation, de la violence, et celle-ci continue de s’exercer
contre elles dans de nombreux pays, et notamment dans le pays du
centre de la réaction islamiste depuis le début des
années 80, l’Iran. Dans ce pays, une jeune femme ou une femme
qui est convaincue de lesbianisme, est jugée, avant d’être
condamnée à mort, et exécutée par pendaison
. A l’inverse, les
Etats-Unis, l’Australie sont des pays dans lesquels le réflexe
communautariste, de celles et de ceux qui ont une mémoire de
la ségrégation, des mots et des idées de la
haine sectaro-religieuse, peut s’exprimer, mais également dans
lesquels ils et elles peuvent vivre, d’une manière intégrée,
en étant protégés par des lois, en organisant
des espaces de rencontres, des fêtes, sans déchaîner d’accès
de folie. Et c’est ce qu’elles ne se privent pas de faire. L’enquête
d’Eli Flory présente de nombreux témoignages, qu’ils
concernent le coming-out familial et social, les lieux de rencontre
et le communautarisme, «la» sexualité, l’égalité
civique dans le faire-couple. Et tel est bien le leitmotiv des
lesbiennes de France, dans leur ensemble, ainsi que dans le propos du
livre, un leitmotiv tout autant intelligible, pertinent ET
problématique, dans cette volonté d’être «comme»
les autres, et, à tout le moins, d’être considéré
comme les autres. Or, «les autres», les hétéros,
sont-ils dignes d’être imités
, sont-ils si remarquables
que les lesbiennes, aussi, doivent devenir et faire couple, doivent
pouvoir se marier, doivent être des parents, comme les autres ?
Ces femmes qui vivent ensemble semblent réussir, souvent, à
vivre et créer dans un principe d’égalité, alors
que les couples hétéros n’y parviennent pas; mais aussi
dans un plus grand respect réciproque, alors que, de ce point
de vue, les relations dans un couple hétéros sont
souvent tumultueuses… Mais le couple désigne une structure
de service et souvent de sévices, même seulement
psychologiques; une structure dans laquelle se développe
souvent un dominant, dont les modalités d’existence sont
rendues possibles par un dominé. Les couples se marient, mais
la moitié divorcent
. S’agit-il d’un modèle ? Quant aux
enfants, les couples hétéros père-mère ne
peuvent être un modèle à suivre, contrairement à
tout ce que laisserait croire le bruit fait par les «naturalistes»
sectaro-religieux, puisque, dans cette situation, dans cet
encadrement, l’épanouissement des enfants est rarement au
rendez-vous, sans parler de celles et de ceux qui, malheureusement,
subissent des violences. Plutôt que de simplement assumer leur
«différence», ne faudrait-il pas que les
lesbiennes en soient même, et plus fières, et plus
affirmatives, de sa valeur, et même, selon les aspects, d’une
certaine supériorité de ce mode d’être et de
relation ?
Car c’est finalement ce qui ne laisse pas d’étonner,
c’est que, même féministes, même engagés,
les lesbiennes acceptent encore tant et trop d’être
marginalisés, moqués, essentiellement par des mâles
au Q.I. Inférieur à 100 MAIS aux pouvoirs, à la
tête des Etats, dans les entreprises, … Comparée à un Président Iranien actuel ou à un Ben Laden, Eli Flory a plus d’humanité et donc de valeur.

cf. l’entretien sur Vox Populi

cf. le texte complémentaire "Pourquoi les lesbiennes représentent parfaitement l’épanouissement et la libération humaines en cours de réalisation, extrait 1"

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