France, 2010.
"La direction de l'École des Beaux-Arts joue sur un terrain dangereux.
Dire qu'une œuvre d'art ne peut être installée à l'endroit prévu parce
qu'elle « pouvait constituer une atteinte à la neutralité du service
public et instrumentaliser l'établissement » est un cas flagrant de
censure. Depuis quand les artistes doivent-ils respecter la neutralité,
fut-elle celle du service public ? Rue
89 révélait jeudi que l'œuvre de l'artiste chinoise Ko Siu Lan
avait été démontée quelques heures après son installation sur la façade
de l'École des beaux-arts, quai Malaquais. Motif, elle comportait quatre mots dont la référence politique
dérange :
- Travailler
- Gagner
- Plus
- Moins
L'avocate Agnès Tricoire, spécialiste en propriété intellectuelle
et défense de Ko Siu
Lan, ne se souvient pas avoir déjà entendu un tel propos dans la
bouche d'une institution culturelle :
« Sauf dans les pays non démocratiques, parmi les
extrêmes ou chez les gens qui ne connaissent rien à l'art. Là, c'est un
tournant. »