Tableaux « nazis » : Gurlitt a fait de bonnes affaires en France | Rue89 Culture

Le 22 septembre 2010, Cornelius Gurlitt, qui va sur ses 77 ans, fait l’objet d’un contrôle dans le train Munich-Zurich. On trouve sur lui 9 000 euros en liquide.

En dépit de leurs recherches, les gabelous bavarois ne trouvent que très peu de choses sur ce drôle de citoyen : pas de numéro de Sécurité sociale, pas de trace au trésor public, aucune inscription à une caisse de retraite…

Un an et demi plus tard, la police effectue une perquisition à son domicile munichois. Ils découvrent 1 406 œuvres d’art. Des peintures, des aquarelles, des lithographies, des dessins. Otto Dix, Chagall, Matisse, Munch, Beckman, Renoir, Courbet, Degas, Picasso, Delacroix, Daumier… Un invraisemblable trésor.

Un Chagall retrouvé chez Gurlitt à Munich (Kerstin Joensson/AP/SIPA)

Inexplicablement, au lieu de rendre l’affaire publique, les autorités judiciaires bavaroises gardent le silence et demandent à l’historienne d’art Meike Hoffmann d’effectuer des recherches pour retrouver l’origine des œuvres.

Jusqu’à ce que le magazine allemand Focus révèle l’affaire.

Cornelius Gurlitt, est le fils d’un marchand allemand, Hildebrand Gurlitt, connu pour avoir prospéré pendant l’Occupation. Depuis la mort soudaine de son père en 1956, il vivait reclus au milieu de ses peintures.

Il réclame aujourd’hui qu’on lui rende ses tableaux, assurant que son père a constitué sa collection en toute légalité.

Le début de la collection Gurlitt : l’avant-garde

Une partie de la collection de tableaux raconte l’histoire d’Hildebrand Gurlitt. Il est né en 1895 à Dresde. Son grand-père Louis est peintre, son père Cornelius est président de l’association des architectes allemands. Son oncle, Wilibald Gurlitt, est un musicologue renommé.

Avant de suivre des cours d’histoire de l’art à Dresde, il a fait la guerre de 1914 dans l’infanterie comme officier et a été blessé trois fois. Il s’est essayé au journalisme, effectuant des reportages de tourisme culturel.

Un cliché datant de 1925, de Hildebrand Gurlitt (AP/SIPA)

En 1923, il se marie avec la danseuse Helene Hanke et, deux ans plus tard, prend la direction du musée de la ville de Zwickau, qu’il relance avec des expositions de l’avant-garde allemande comme des artistes de l’école de Dresde (Max Pechstein, Emil Nolde…).

La ville de Zwickau met fin à l’expérience en 1930. En cette période de repli, les goûts d’Hildebrand ne plaisent pas.

On retrouve Hildebrand Gurlitt à Hambourg, à la tête du centre culturel municipal. Il met une nouvelle fois à l’affiche l’avant-garde, tant anglaise qu’allemande. Il est limogé en 1933, selon lui à cause de son « modernisme » et d’un « comportement antinazi », explique t-il dans

via www.rue89.com

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