Au Sénat, la chasse aux sorcières redouble d'intensité. Alors que la gauche s'est emparée de l'institution le 1er octobre, son nouveau président, le socialiste Jean-Pierre Bel, laisse courir la plainte pour «vol de documents» et «abus de confiance» déposée en juillet par son prédécesseur UMP, visant à identifier et punir les informateurs supposés de Mediapart (dans notre série d'enquêtes sur le train de vie au Palais du Luxembourg). Par son inaction, le PS autorise donc la traque à se poursuivre.
Des représentants des journalistes, pourtant, réclament l'arrêt d'une procédure qui contourne le principe de protection des sources, théoriquement inscrit dans une loi de 2010. «Après l'Elysée, c'est le Sénat qui s'en prend aux sources des journalistes», a réagi vendredi Reporters sans frontières, dans un communiqué. «S'en prendre à des fonctionnaires pour empêcher des informations d'intérêt général d'être connues du plus grand nombre est une pratique anti-démocratique, estime Jean-François Julliard, le secrétaire général de RSF. Jamais les sources des journalistes n'ont été aussi surveillées et exposées que depuis le vote d'une loi pour les protéger. Il n'est pas normal qu'en Suède, les fonctionnaires soient encouragés à communiquer des informations à la presse alors qu'en France ils sont menacés s'ils le font.»
La secrétaire générale du SNJ (Syndicat national des journalistes, première organisation de la profession) dénonce
via www.mediapart.fr