vivre mieux
envoyé par Nibla
Fait divers. Un TGV Paris-Bordeaux est arrêté sur la voie. La SNCF parle d’un "accident de personne". Son nom est personne. Et les médias ne lui donneront aucun nom. Silence, radio, silence, sur toute la ligne, silence, raison – d’Etat ? Un homme, une femme, a choisi de mourir sur une voie ferrée. Le train ne déraille pas, cette personne, si. Mais, en plus, le ou la suicidé(e) traumatise le chauffeur de la motrice. Lorsqu’il voit son corps, il est trop tard. Le TGV lancé à vive allure percute le corps. Il faut arrêter le train, chercher un élément, un organe, un bout de tissu, une chaussure. En région parisienne, ce type de suicide serait quotidien. Pas une ligne dans les journaux. La musique enveloppe les esprits, il faut travailler, travailler, courir, et parfois, mourir. Vous n’êtes qu’un numéro, même de Sécu. La "bonne société" se juge, à ses silences, sur l’importance des suicides en France, sur la consommation des drogues, la politique de la Prohibition et l’enrichissement des mafias par cette politique morale-immorale, …, cette "bonne société" ne peut l’être, étant donné ce qu’elle cache sous ses tapis médiatiques…
<> Il y a urgence. Beaucoup de gens sont tristes et renfermés, n’ont au fond envie que d’un peu de considération et de douceur. Un peu de raison d’y croire en somme et bien souvent ils ne trouvent que du crachat, de la trique et des « c’est ça qu’il faut faire ». On passe notre temps à ce faire engueuler. La performance que diable!
Trop n’auraient-ils pas oublié que la vie est une lutte, et que, même les « droits » s’obtiennent et se reconnaissent, par les luttes ?
Je ne pense pas qu’ils aient oublié. Ils sont seulement dans une telle souffrance, qu’il leur devient impossible de penser ! De plus, la société n’a jamais aussi déshumanisée qu’à notre époque. Après, il y aura toujours des abrutis pour venir essayer de nous convaincre que l’on ne peut rien y faire, que c’est « génétique » ! Supprimons des crédits aux HP, après tout, on va pas gaspiller des crédits pour soigner des incurables ! Au moins ceux qui passent sous les trains ne coûtent plus rien à la société !
Replaçons l’homme au coeur de la société, et je pense que ça ira un peu mieux… Redonner un embryon d’espoir, c’est si dur que ça ?
Vous avez raison, « la » souffrance annihile la conscience – la souffrance physique, mais la souffrance psychique, morale, n’annihile pas la conscience, puisqu’elle l’habite, la construit, la détermine. Il s’agit alors de faire avec ses propres forces et celles du monde. Or, beaucoup oublient un certain nombre de faits-idées, constitutives de leur existence et de notre existence : pour commencer, que vivre est un miracle, puisque notre néant serait plus compréhensible que notre existence; que la limitation imposée par des forces ou des êtres extérieurs à notre expression personnelle ne doit jamais être conçue comme une fatalité, une loi, mais seulement un accident, une situation momentanée, dont il est possible de sortir, et qu’il est donc indispensable de faire jouer les forces qui sont les nôtres; enfin, que si nous connaissons ce qu’est l’existence, l’inconnu reste son cadre et son horizon, et que le meilleur, inattendu, insoupçonnable, est toujours possible – comme le pire, bien entendu… Car la vie est comme un mariage.
A qui est-il impossible de penser ? Personne. Socrate était tailleur de pierre, aujourd’hui on dirait ouvrier dans le BTP, et cela ne l’a nullement empêché d’être l’une des plus remarquables consciences de son temps.
Concernant la critique de la « deshumanisation de la société », je crois qu’il est indispensable d’être précis. Car les deux phénomènes contradictoires s’additionnennent : une hyper-humanisation, et une deshumanisation, mais encore faut-il pointer les caractéristiques de ces phénomènes. Pour celles et ceux qui souffrent de ce qu’ils sont, de ce que sont les humains autour d’eux, il faut rappeler qu’ils existent, mais aussi qu’autour d’eux, existent la Nature, le Ciel, et l’Invisible, et qu’ils peuvent puiser dans ces mondes, dans ce monde, des forces, qu’ils peuvent trouver des alliés dans les êtres vivants, dans les secrets de la Nature, parce qu’il est parfois indispensable d’oublier « l’humain » pour vivre.
Il faut continuer à creuser les impensés, débiles, ou étranges, ou hypocrites, des convictions du sieur Sarkozy en la matière : concernant le suicide des jeunes, il est bien pratique de refiler les causes déterminantes aux gènes-jeunes, plutôt que de considérer cet acte et ce choix en raison de l’état du monde et des hommes, puisque du coup, un politique comme lui s’absoud de toute responsabilité… Or, ce sont ces hommes-robots qui conduisent le monde vers des ténébres obscurantistes, vers cette deshumanisation des relations humaines, et un tel « politique », homme de pouvoir, a une responsabilité personnelle considérable dans le nombre et la qualité de maints suicides en France.
Quant aux HP, je suis, pour ma part, circonspect. Il se trouve que j’ai eu la « chance » de connaître un économe, responsable d’un HP, et qu’il m’a affirmé que nombre de celles et de ceux qui entraient dans les HP n’étaient pas des malades mentaux, mais que les traitements qu’ils suivaient les rendaient effectivement bien malades ! Je n’en fais pas de généralité : il y a de vrais malades mentaux, mais je crois qu’un certain nombre sont en liberté, parce qu’ils passent pour être des hommes normaux !, si vous voyez ce que je veux dire…
« Humaniser », il faut et le dire, et le faire, parce qu’il faut l’avoir pensé, et c’est ce qui nous manque aujourd’hui – non pas LES PENSEES, mais UNE PENSEE, une matrice nourrissante d’une conscience individuelle et collective.
Hello,
Tout ça c’est bien beau, mais moi je vais vous donner la recette du bonheur : L’EVITEMENT DE TOUT CONTACT
– se mettre chômeur à vie, plus de collègue de bureau ou de patron à la gomme à supporter, de client emmerdant, de fournisseur aigri.
– ne plus voir personne, au plan amical et familial, comme ça on est sûr de ne pas être déçu.
– ne plus ouvrir sa boite aux lettres, ni répondre quand ça sonne, ni rien. Jeter son téléphone à la poubelle. Ainsi que son poste de télévision.
– ne pas socialiser ni avec ses voisins, ni avec son boulanger. D’ailleurs, éviter les petits commerces et se rabattre sur les grandes surfaces.
– ne pas avoir d’enfant mais plutôt prendre un animal de compagnie, vieux si possible, car déjà éduqué et propre.
– quand on est malgré tout obligé de sortir, mettre des grandes lunettes noires, qu’il fasse jour ou nuit, un chapeau et un grand manteau.
– si on a envie de changer d’horizon, partir s’installer dans un monastère trappiste ou un carmel ou sur une île déserte, style Falklands.
Pour le reste, continuez à rêver, individuellement ou collectivement 😉
Ironique iroquoise, ce n’est pas le bonheur, mais la mort, celle des bulles autistiques, des sphères parfaites. Etre humain, c’est précisément être né et vivre de la relation, et « le bonheur » dépend nécessairement de ce que sont et de ce que font, individuellement et collectivement, les hommes et les femmes. Catherine, voilà donc un commentaire pour ne pas répondre… !
J’ai lu attentivement votre réponse Grellety, et je vais vous faire part de ma propre expérience de la chose.
J’ai failli, par le passé, basculer. Plusieurs fois. Et pourtant je suis quelqu’un qui pense beaucoup, qui n’est pas particulièrement non acteur de sa vie… Pourquoi ? Tout simplement, parce qu’à un moment M de ma vie, je voulais que ça s’arrête, je voulais une paix que je ne trouvais plus autrement. On ne peut comprendre cela que lorsque l’on arrive au bout du bout. Pour les mêmes raisons, j’ai failli devenir une meurtrière… Et cela, ça peut arriver à tout le monde, pour peu qu’on pousse la personne dans ses dernières extrémités. Si les gens suicidaires avaient ne seraient qu’une minute, la faculté de penser et d’analyser avant d’agir, elles ne passeraient pas à l’acte. Ce qui ne veut pas dire qu’en d’autres moments, elles n’aient pas ces facultés là. C’est une brisure qui s’opère à un moment précis, et qui fait que…
Pour ce qui est des populations des HP, je suis partiellement d’accord avec vos dires… Est-là la place de toxicos, de malades d’Alzeihmer, de personnes ayant fait des tentatives de suicides ? Je n’en suis pas sûre du tout. Mais c’est une fois de plus, la solution la plus économique pour la société ! Et oui aussi, tous les vrais maniaques dangereux ne sont pas hors d’état de nuire, de loin s’en faut.
je suis plus qu’interpellée, moi, ainsi le suicidé est…quoi ? je rejoins Isafc70, oui, pour y être passée, je sais parfaitement qu’on a un moment M où on bascule, que plus rien ne comte, pas même sa famille, amis, parents ou autres, rien que le trou noir, l’envie d’en finir une bonne fois pour toute et la rage quand on se réveille. Non, ce n’est pas une fuite devant les réalités de la vie, c’est juste un immense ras le bol, et ça ne prend pas du jour au lendemain, oh non, alors, mais une succession de faits, c’est comme si on se noyait et que l’on a rien à quoi se raccrocher, voilà, pour faire simple, alors, à bout, on se laisse couler…
quand on se réveille, je disais, la rage d’être toujours là, mais ensuite, on reprend le collier, on remonte la pente parce qu’il le faut et qu’on ne pige pas son geste alors qu’on a de la famille.
Voila, juste mon témoignage d’une ex-TS.
Que les choses soient claires : je n’entends pas dénoncer le suicide en tant que tel, qui est un droit inaliénable de tout individu, puisqu’il est un acte qui symbolise parfaitement et dramatiquement sa liberté, de se retirer, de refuser, d’être ce qu’il est, sa situation. Par contre, comme je l’ai laissé entendre dans la note, je considère que certains suicides, qui utilisent, comme avec les trains en mouvement, des moyens matériels et humains, externes au suicidé, ne sont pas dignes, dans la mesure où celui ou celle qui fait ce choix traumatise au moins une autre personne, qui, elle, n’est pour rien.
Il y a quelques années, un auteur a voulu publier « Suicide, mode d’emploi ». La justice a interdit sa parution. Preuve, s’il en est, que la République est, comme l’islamique iranienne, ou la vaticane, politico-théologique, puisqu’elle décide de rejeter et de discréditer ce droit inaliénable. République hypocrite, car il est interdit d’expliquer la diversité des moyens de l’acte de se suicider, mais par contre, l’énormité des TS et de celles qui réussissent ne conduisent pas nos politiques à la moindre remise en cause globale de leur manière de gouverner, de diriger, de décider, de parler, co-responsable de ce manque de sensibilité et d’intelligence du monde dans lequel nous vivons. Mais cette situation dramatique, nationale et pas seulement, il faut que celles et ceux qui souffrent, et qui vivent « enfermés » dans leurs souffrances psychologiques personnelles, ils comprennent qu’ils peuvent et doivent les dépasser, pour s’engager dans des luttes humaines collectives – car un monde meilleur nous attend, si nous le voulons vraiment.
Que les choses soient claires, Grell, ta définition de la vie t’es singulière.
Pour d’autres, la vie c’est une bulle.
Pourquoi crois-tu que certains entrent à la Trappe ? pour prier dieu ?
Ou d’autres, partent au bout du monde, de préférence dans un pays où personne ne parle leur langue..
Ou encore les solitaires sur les bateaux de course, dans un exploit au Pôle Nord, ou Sud, etc…
Le besoin de dépassement, allié à un certain besoin d’évitement.
J’en reste persuadée, connaissant bien la « chose »…
Zoubis !!
Nous ne sommes pas des bulles : notre corps en est l’incarnation ! Mais notre inclinaison intérieure la plus profonde est pour cette unité sans division, impossible, nullement idéale. Il faut le savoir. Et tous ces solitaires, fous ou non, ne l’ont toujours pas appris. Celles et ceux qui font le choix de ne jamais avancer dans la vie, voire d’être des tortues, ne peuvent accuser celles et ceux qui marchent et courrent – car aller vers, c’est le seul moyen pour connaître, rencontrer, retrouver.
Bonsoir Grellety, ma fille de 12 ans s’est « marquée » au cutter, au début on a cru à une « auto-mutilation » une sorte de scarification somme toute déjà inquiètante, mais quand je lui ai demandé si, au moment de le faire elle voulait mourir elle a répondu : oui. Penses-tu vraiment que de lui proposer d’entrer dans une lutte collective puisse lui être bénéfique ? alors qu’en fait son malaise est dû en partie à une prise de conscience d’un monde autour d’elle, d’une planète en danger, d’injustices, de drames en tout genre ?
C’est en elle-même, lorsqu’elle est avec elle-même que cette source attractive vers son néant existe; elle peut avoir un sens, profond, relationnel, comme n’en avoir aucun. Il faut donc lui faire oublier cet appel et cette volonté qui existent en elle, maintenant que vous le savez. Et pour cela, il faut qu’elle commence à ex-ister, à sortir d’elle-même – à sortir tout court, parce qu’elle doit découvrir ce qui, dans ce monde et dans la vie, l’intéressent, peuvent l’intéresser, la passionner. Ce n’est pas facile, le « succès » de la démarche n’est pas garanti, mais je sais que beaucoup d’adolescentes ont ce réel désir de mourir, font parfois les gestes nécessaires, et puis elles grandissent, et elles ne se suicident pas – d’autres, si, mais elles ne sont pas la majorité. Il y a donc de l’espoir pour votre fille. Pourquoi cette volonté de se faire mal, voire de se tuer ? J’imagine que vous avez sondé. Serait-elle victime de violence ? Ou trouve t-elle le monde haïssable ? En tout cas, il faut la faire parler…
Nous avons ou plutôt j’ai beaucoup discuté avec elle depuis le moment où nous avons su, pour le papa c’est un peu plus difficile parce que c’est un sentiment qui le dépasse et l’énerve….et puis son père s’est scuicidé, son grand-père aussi, de là à penser qu’il y du gêne là dessous…
J’ai donc beaucoup parlé avec elle, elle analyse trés bien : accumulation de soucis petits et gros qu’elle a alors ressenti comme un seul gros et insurmontable obstacle, un renoncement avant la bataille certes mais compréhensible dans ces conditions. Je pense que le suicide peut être aussi l’ aboutissement d’une réflexion sur la vie et sa finalité, une prise de liberté ultime, pour ma fille je pense que ça a été un moment de trés grand ras-le-bol et quand on voit ce qui traîne sur Internet comme images on se dit qu’il ne manque plus que le mode d’emploi (je nai pas cherché remarque). Elle est victime de la violence des adultes qui l’agressent à grand coup de prise de conscience urgente de l’environnement, de campagne éléctorale, de chômage, de sida, de faim dans le monde, d’attentats etc etc et d’un prof de math gentil mais pas fin comme elle dit qui use et abuse d’un humour au second degré dont il mesure mal les conséquences. Elle vivait dans sa bulle et sa bulle a crevé parce qu’aujourd’hui c’est un devoir d’être tourné vers les autres, d’être conscient, d’être en lutte et qu’on ne laisse plus aucune place à l’innocence.
Un gène du suicide ? Voilà qui devrait enchanter le sieur Sarkozy ! Mais il y a surtout beaucoup de gêne, de malaise, de mal-vivre, qui conduisent au suicide. Les adolescents sont des êtres fascinants : enfants, et déjà adultes. Leurs capacités à percevoir, ressentir, raisonner, sont souvent remarquables, et méconnues des adultes. En sus, ils vivent dans un monde et une époque anxiogène, avec des adultes très autoritaires, contrairement à ce que l’on dit, et qu’ils trouvent peu respectables, étant donné ce qui se passe dans le monde, étant donné tout ce que ces adultes laissent faire dans ce monde. Beaucoup sont, silencieusement, ou non, révoltés, et ils ont de bonnes raisons de l’être – mais parfois, ils ressentent aussi un desespoir qui justifie à leurs yeux le choix de ne plus vivre. Pour les parents, ce choix est, bien sur, terrible, car il nourrit une culpabilité inévitable et très douloureuse. Mais il y a tant de parents qui n’en sont pas, qui n’ont jamais eu de véritables discussions avec leurs enfants, qui ne sont pas honnêtes intellectuellement. Un suicide est toujours un droit ET un échec, collectif, car nous sommes consubstantiellement liés à la vie, et celles et ceux qui font le choix de disparaître à jamais ainsi laissent penser que la vie a peu d’importance. A mes yeux, elle en a; mais non pas pour des raisons, causes, sectaro-religieuses, mais par son énergie même, ce qui nous a été donné d’être, de faire, d’être des créateurs de vie.
Gêne du suicide c’était évidemment une façon d’en rire (jaune)il y a dans notre cas plus une histoire (trop) lourde a porter qu’une quelconque hérédité bien sûr,ceux qui le font ne sont, à mon sens, responsables de rien et penser qu’ils envoient aux autres un message négationniste de la vie est à mon sens un rien culpabilisant ? Ce sont surtout des gens qui souffrent au delà de toute compréhension par ceux qui ne souffrent pas autant. Ma belle-soeur en est revenue et témoigne d’une souffrance intolérable qu’elle ne souhaite de vivre à personne.
Aujourd’hui la communication avec ma fille est je l’espère sincère, même si je sais qu’il faudra que cela vienne d’elle, à nous de lui faire voir les bons côtés de la vie, tous ensemble.
La vie, notre vie, est mortelle. Le suicide est l’accélération, instantanée, immédiate, de ce qui doit advenir, « par nature ». Car nous sommes d’ici sans être totalement d’ici, surtout si nous aussi de là-bas, de l’au-delà, et, alors, parfois – pourquoi attendre ? Reste que « la vie », telle qu’elle est, nous n’y sommes, pour rien, mais des créatures qui, petit à petit, deviennent des créateurs et des créatrices, mais nous ne serons sans doute jamais à la hauteur de la création elle-même et de notre création…
En tout cas, c’est ce qui motive ma décision de rester ici : par-delà les « idées » « innées » qui me laissent croire, à tort, en le pensant, que je comprends et que je connais « le monde », c’est cet Inconnu qui me précède et m’enveloppe, sur lequel, petit à petit, « je » jette des éclairages, et, je ne connais pas de meilleur mot pour décrire sa nature et réalité, « la magie », alors…
Rue.89 vient de publier un article sur le sujet – cf. le lien avec le nom.
Hors les rails, en somme ?
Cordialement
C’est un peu court, jeune homme – ou madame !
Tu le sais, je viens de perdre mon fils de 39 ans. Tout allait bien pour lui. Il avait des insatisfactions, bien sûr, comme nous tous. Et puis il s’est jeté sur un train à dix heures du soir en gare de St Denis. Sur un train à l’arrivée, et quasiment à l’arrêt. J’en déduis qu’il ne voulait pas mourir. Il appelait au secours, comme il l’avait déjà fait une fois. Il est tombé entre le rail et le quai. On l’en a tiré, il était légèrement blessé mais vivant. On l’a emmené à l’hôpital. Il y est mort à 1heure du matin.
On nous a raconté que trois wagons lui étaient passés sur le corps, qu’on ne pouvait le voir, qu’il était en charpie.
Ce n’est que deux jours plus tard que nous avons appris le vérité de la bouche de la police.
Que dire de tout cela ?
Que penser de la tentative de maquillage de l’hôpital Lariboisière ?
Je ne vois qu’une chose : on déploie des radars pour éviter les morts de la route, on verbalise à tout-va. Fort bien. D’autant plus que ça rapporte de l’argent.
Mais que fait-on pour aider ceux d’entre nous qui perdent les pédales, que fait-on pour ces adolescents qui mettent fin à leurs jours ? Forme-t-on des psychiatres ? Non ! Mais on supprime des postes d’infirmières scolaires.
Notre république s’en va à vau-l’eau.
Nous devons changer cela.
Nous devons déclarer la guerre aux incapables qui nous gouvernent, aux comptables véreux qui tiennent les cordons de nos bourses.
Et soyons sans pitié !
Michel,
Mais si notre monde est devenu si laid et si mauvais, c’est que ces incapables et ces comptables véreux sont très méchants. Alors…
Si je comprends bien, ton fils devrait donc être vivant.