Six caissières effraient Wal-Mart et les entreprises américaines – des mobilisations sociales aux Etats-Unis, méconnues en Europe | Mediapart

C'est la plus grande action judiciaire collective liée au travail dans l'histoire des Etats-Unis, selon le Boston Globe. Plus d'un million de salariées (ex-employées ou encore en poste) du
mastodonte de la distribution Wal-Mart attaquent en justice leur
société, accusée de systématiquement sous-payer les femmes, de bloquer
leurs promotions, sur fond de machisme d'entreprise généralisé. Après
neuf ans de bataille devant les tribunaux, la Cour suprême va enfin
trancher. Lundi 6 décembre, après un nouvel appel de Wal-Mart, elle a
accepté de se saisir de cette affaire qui effraie les plus grosses
entreprises, mais remplit d'espoir féministes et activistes des droits
civiques aux Etats-Unis, persuadés que seules de telles actions retentissantes et médiatisées permettent d'obtenir des avancées concrètes.

En juin ou juillet prochain, la plus
haute juridiction du pays devra donc se prononcer: la «class action»
lancée par six caissières au nom de toutes les femmes ayant travaillé
chez Wal-Mart depuis 1998 est-elle recevable? Si elle répond oui, cette
énorme affaire pourra se poursuivre devant les tribunaux. L'enseigne
américaine, 2 millions de salariés dans le monde dont les deux tiers aux Etats-Unis, pourrait alors faire face à des charges
financières de plusieurs milliards de dollars. «Ce serait un cauchemar en terme d'image», s'effraie déjà le mensuel économique Forbes.

Aux Etats-Unis, Wal-Mart, la plus grande entreprise du monde (400 milliards de dollars de chiffres d'affaires, soit le PIB de la Suède,
22e puissance mondiale), champion global de la distribution, est
incontournable. C'est dans ses 4.400 magasins que se fournissent les classes
populaires américaines. En 2008, le rival républicain de Barack Obama,
John Mac Cain, avait même inventé une formule un brin méprisante pour
désigner sa cible électorale: les «Wal-Mart Women», ces mères de
famille, peu éduquées et modestes qui remplissent le frigo plusieurs
fois par semaine à l'hypermarché du coin.

Mais pour de nombreux
Américains, à commencer par les activistes et les altermondialistes,
Wal-Mart a un tout autre visage: le type même de l'entreprise globale
prédatrice, disséquée dans de nombreuses enquêtes journalistiques accablantes (voir sous l'onglet Prolonger). Consommation effrénée, désastre écologique, dictature des
coûts, précarité des emplois institutionnalisée pour favoriser le turn-over et permettre le maintien de très bas salaires: Wal-Mart semble symboliser tous les excès du
capitalisme. Pour les critiques de Wal-Mart, l'affaire «Dukes v.
Walmart» est donc devenue un cas d'école.

via www.mediapart.fr

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