Souvent taxé de chevalier blanc au parti socialiste, le député et président du conseil général de Saône-et-Loire devrait cette fois-ci parvenir à postuler à la primaire du PS. En 2006, il n'était pas parvenu à obtenir le soutien nécessaire de 35 conseillers nationaux. Cette fois-ci, il devrait atteindre celui de 100 conseillers généraux et régionaux. Lundi soir, il tenait meeting à Paris, au théâtre Dejazet, pour tenter d'enfin perturber l'ordre établi chez les socialistes, huit mois après sa déclaration depuis son fief de Frangy-en-Bresse.
– Avantages Montebourg est le seul à marquer une ligne idéologique franchement différente des autres candidats, privilégiant la démondialisation et le capitalisme coopératif (et une centaine d'autres idées, publiées dans son livre Des idées et des rêves). Egalement seul parmi les prétendants socialistes à défendre la priorité d'une VIe République, il occupe l'espace de la gauche du PS, laissé libre par le soutien de Benoît Hamon et ses troupes à Martine Aubry. A bientôt 50 ans, l'ancien «jeune lion» franchit enfin le Rubicon pour prolonger la rénovation qu'il défend avec peu de succès en interne depuis dix ans, après avoir échoué dans le PS avec le courant Nouveau parti socialiste aux côtés de Peillon et Hamon de 2002 à 2005, puis soutenu Royal en 2006, puis Aubry en 2008. Ancien noniste au référendum européen, il a récemment côtoyé Jean-Luc Mélenchon lors d'un soutien commun à un candidat jurassien des cantonales.
– Inconvénients Marginalisé au sein du PS, où ses effets de manche jugés moralisateurs (sur l'affaire Woerth quand il demande au parti de saisir la justice, puis lors de sa récente croisade contre Jean-Noël Guérini), agacent. L'ancien avocat puis député héraut du mandat unique, il est aussi devenu depuis un président de conseil général cumulard (mais l'assumant politiquement), ce qui lui vaut les sarcasmes de ses anciens camarades. Aujourd'hui, malgré une certaine estime gagnée auprès de ses camarades (notamment chez des amis de Benoît Hamon), il ne parvient pas pour l'heure à percer le mur de l'indifférence médiatico-sondagière.
– Soutiens Son équipe de campagne résume bien l'originalité de la candidature Montebourg. En directeur de campagne, Aquilino Morelle, ancienne plume de Jospin, énarque atypique respecté et spécialiste de la santé. En porte-parole, Sihem Habchi, présidente de Ni putes ni soumises, dont on se demande comment peuvent tourner les débats sur la laïcité avec Christiane Taubira, la Guyanaise ancienne candidate à la présidentielle de 2002,
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