(De Santiago) Depuis environ un mois, les étudiants chiliens ont décidé d'exprimer leur indignation face aux inégalités du système éducatif à travers des manifestations de masse et des mouvements de grève et d'occupation de lycées et universités publics. Dans un pays où 3,5 millions de jeunes (sur 17 millions d'habitants) sont scolarisés et qui compte sur plus d'un millions d'étudiants, leurs revendications devraient être écoutées avec attention…
Pour que l'éducation devienne un droit, non plus un business
A la mi-juin, les étudiants occupaient 300 lycées et collèges, rassemblaient plus de cent mille personnes sur l'Alameda, la principale avenue du centre de Santiago, mais aussi des centaines de milliers d'autres jeunes à travers le pays, et demandaient une réforme constitutionnelle pour que « l'éducation soit considérée comme un droit » et non plus comme une marchandise ni un moyen pour un petit nombre d'hommes d'affaires de faire du business.
Il faut dire que la Constitution chilienne est encore celle dictée par le général Augusto Pinochet, et que celle-ci ne se souciait aucunement du droit à l'éducation.
Le Chili a les moyens d'une éducation de qualité
« Le Chili possède les ressources qu'il faut pour se payer une éducation publique accessible pour les personnes les plus démunies dans un premier temps, et gratuite dans un deuxième temps », expliquait Camila Vallejo, présidente de la Fédération d'étudiants de l'université du Chili (FECH). (Voir la vidéo)
Le Chili, qui fait partie de l'OCDE, le club des pays riches, depuis 2010, a les moyens de former une conscience critique et non seulement des agents commerciaux, capables de vendre ses matière premières (minerai, pêche, forêts, eau) du pays aux multinationales les plus gourmandes.
« Pour étudier, je dois m'endetter… et la mensualité est si chère que je n'ai plus d'argent… », crient les jeunes qui exigent également que les écoles et lycées privatisés en 1986 par la dictature militaire, soient « rendus » à la gestion publique et que cette éducation publique et gratuite ait une véritable place dans le paysage éducatif chilien.
Pas de signe d'essoufflement depuis la manif du 30 juin
via www.rue89.com