Dans un livre d’une exceptionnelle richesse, Le Capital au XXIe siècle (Éditions du Seuil, 976 pages, 25 euros), l’économiste Thomas Piketty présente une radiographie impressionnante des évolutions des inégalités de revenus et de patrimoine dans près de vingt pays, au cours des trois derniers siècles, et ausculte la contradiction fondamentale du capitalisme, celle qui oppose selon lui la croissance économique au rendement du capital. Ce sont ces constats qui ont été au cœur de la première partie de l’entretien que nous avons eu avec lui : Piketty ausculte le capitalisme, ses contradictions et ses violentes inégalités.
Mais dans ce livre, le chercheur va au-delà. Il formule aussi des préconisations pour contenir les inégalités. Et notamment, il fait une proposition choc : la création d’un impôt mondial sur le capital. C’est à cette proposition que nous avons consacré la seconde partie de l’entretien que nous avons eu avec lui, enregistré en vidéo.
Très argumentée et complétée par un outil de simulation sur les effets que pourrait avoir cet impôt (lire notre onglet “Prolonger”), cette proposition, qui risque de bousculer le ronron conservateur de la politique fiscale socialiste, est détaillée par l’auteur dans un très long chapitre de son livre. Pour que l’on comprenne bien sa démarche et pour inviter au débat public, Thomas Piketty et son éditeur – auxquels nous exprimons notre gratitude – ont autorisé Mediapart à publier intégralement ce chapitre, que l’on pourra découvrir à la suite de notre entretien.
Pour commencer, voici la suite de notre entretien avec Thomas Piketty :
Dans cette seconde partie, Thomas Piketty s’explique longuement sur les politiques publiques qui pourraient être mises en œuvre pour contenir l’explosion des inégalités. Et, d’abord, il fait valoir que la diffusion des savoirs et des connaissances est un levier majeur de lutte contre ces inégalités. « C’est la force principale de réduction des inégalités sur le long terme », souligne-t-il. Prenant l’exemple de la Chine, il souligne que le développement du pays est très peu lié aux investissements étrangers mais a beaucoup dépendu de l’appropriation des savoirs et des techniques.
via www.mediapart.fr