Le fait en tout cas
est là : Nicolas Sarkozy n'est pas venu aux agapes et n'a dépêché aucun de
ses proches. A l'exception d'un seul, François Pérol, l'ancien secrétaire
général adjoint de l'Elysée, qui a pantouflé dans les circonstances
controversées que l'on sait à la tête de BPCE (retrouver ici toutes nos
enquêtes)
et qui a noué, dans le passé, du temps où il était associé gérant à la banque
Rothschild, des liens de grande proximité avec Alain Minc.En revanche, le
patron de l'UMP, Jean-François Copé, qui ne rate plus aucun de ces rendez-vous,
a répondu cette fois à l'invitation de son ami. Ces deux-là s'entendent bien et
cela se voit.Pour la vie des
affaires, Alain Minc occupe une place de choix. Non pas auprès
des patrons du CAC 40 – l'intéressé se défie de la transparence à laquelle
obligent les entreprises cotées et recrute ses clients surtout parmi les grandes
fortunes.Il y avait donc là quelques-uns de ses puissants clients historiques.
Tel le milliardaire François Pinault, auquel il a longtemps prodigué ses petits
conseils ; tel Louis Schweitzer, l'ancien patron de Renault qui lui a
succédé pendant un temps à la présidence du conseil de surveillance du Monde ; tel le milliardaire belge Albert Frère (gros
actionnaire notamment de Total ou encore de GdF Suez), qui a toujours démenti
rémunérer les conseils d'Alain Minc, mais sans jamais emporter la conviction de
qui que ce soit. Plus quelques autres des PDG qu'il conseille périodiquement ou
dont il a assuré dans le passé la promotion, tel Pierre Blayau qu'il a placé à
la tête de PPR et qui est maintenant à la présidence de Géodis ; tel
Guillaume Pepy, l'ancien directeur de cabinet de Martine Aubry, qui est
maintenant à la présidence de la SNCF et qu'Alain Minc chouchoute; tel encore Thierry Breton, ancien ministre des finances et président d'Atos Origin…Il y avait encore
le milliardaire Pierre Bergé, avec lequel Alain Minc est associé depuis
longtemps en affaires au travers de la société Oléron Participations (lire ici
les nombreuses enquêtes de Mediapart à son sujet)
et qui est devenu l'un des trois nouveaux actionnaires du Monde. Lequel Pierre Bergé s'est distingué le mois
dernier par une sortie tonitruante contre l'indépendance de la rédaction du journal.Il y avait encore
Baudoin Prot, l'actuel président de BNP Paribas, et son prédécesseur, Michel
Pébereau, qui a écrit une partie du programme économique de Nicolas Sarkozy
quand il était candidat à la présidentielle, puis qui a été, dans l'ombre, le vrai
concepteur du plan de sauvetage des banques au plus fort de la crise – allez
vous étonner que ce plan fut si accommodant !Autres figures
connues : Maurice Lévy, le président du groupe Publicis et président du
vrai centre du patronat français, l'Association française des entreprises
privées (AFEP
via www.mediapart.fr