Petit guide d’autodéfense en temps de réforme des retraites

L’avenir de nos retraites n’est pas une question anecdotique, ni une affaire d’« experts ». Il s’agit d’un choix de société qui nous concerne tous et toutes, jeunes et vieux, femmes et hommes, salariés, indépendants, précaires ou chômeurs.

Au moment où le gouvernement annonce une nouvelle réforme des retraites qui s’inscrit dans la continuité des réformes précédentes menées par la droite, et où les experts du MEDEF nous expliquent qu’« il n’y a pas le choix », il est essentiel que les citoyens aient toutes les cartes en main pour permettre un véritable débat de société.

Ce petit guide d’autodéfense publié par Attac, et auquel a collaboré les Dessous de Bruxelles, a pour vocation de déconstruire les idées toutes faites ressassées à longueur d’antenne dans les grands médias, et de montrer que d’autres perspectives sont possibles pour sortir de l’impasse et financer des retraites de qualité et solidaires.

(version PDF disponible ici)

Argument n°1 : « La réforme des retraites sera une réforme juste »

Hollande annonce que la mesure phare de la réforme des retraites, l’allongement de la durée de cotisation pour bénéficier d’une retraite complète, était « la mesure la plus juste à condition qu’elle soit appliquée à tous » et qu’elle devait permettre que les efforts soient « équitablement répartis ».

Mais cet allongement de la durée de cotisation s’accompagne d’une diminution du montant des pensions pour chaque trimestre manquant, à laquelle s’ajoute une sanction appelée décote qui pénalise la pension à hauteur de 5 % par année manquante.

Pour les femmes, qui ont des carrières plus courtes et qui sont nombreuses à travailler en temps partiel, pour les précaires ou pour ceux qui ont connu des périodes de chômage, cet allongement va donc être synonyme de diminution du montant des pensions.

Ainsi, selon une étude officielle, les contre-réformes cumulées de 1993, 2003 et 2010 conduiraient à une réduction du montant des pensions d’environ 15 à 25%. Elles aggravent les inégalités déjà fortes entre les retraites des femmes et celles des hommes. La diminution des pensions font les bonnes affaires des banques et assurances : de plus en plus de Français ont recours à des assurances retraites complémentaires pour pallier la faiblesse des pensions.

Pour les jeunes, c’est la double peine. Peine de court terme : avec le chômage de masse, si les séniors sont contraints de cotiser et donc de travailler plus longtemps, il ne reste aux jeunes que des stages peu ou pas rémunérés ou le Pôle emploi. Et ce alors qu’un jeune actif sur quatre ne parvient pas à trouver un emploi…

Peine de long terme : les jeunes générations commencent à travailler plus tard, à cause du chômage et de l’allongement des études. Un nouvel allongement reporterait à un âge improbable leur départ en retraite. Ainsi, exiger 44 ans de cotisations – alors qu’on estime à 35 ans l’espérance de vie professionnelle de la génération née en 1974 – est une véritable provocation !

D’après les chiffres du gouvernement, le coût de la réforme serait estimée à 3,8 milliards d’euros en 2014. Sur ce montant, 2,8 milliards, soit 73% environ du coût total, seront supportés par les salariés et les retraités.

Alors qu’en l’espace d’une génération, depuis les années 1970, notre système de retraite a permis aux retraités d’atteindre quasiment le niveau de vie des actifs, c’est un retour de la paupérisation des retraités que prépare cette réforme, à travers la diminution des pensions… qui va frapper plus durement les plus faibles : drôle de conception de la justice et de l’équité !

Argument n°2 : « On vit plus longtemps, il faut travailler plus longtemps »

L’argument-phare du gouvernement, r

via blogs.mediapart.fr

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