Après la censure de Mediapart en juillet, ordonnée par la cour d'appel de Versailles, un nouveau coup est donné par la justice aux lanceurs d'alerte et aux journalistes. Les trois juges d’instruction bordelais chargés du volet pénal de l’affaire Bettencourt − Jean-Michel Gentil, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël −, ont tranché : ils ont décidé de renvoyer l’ex-majordome de Liliane Bettencourt et les cinq journalistes qui ont fait éclater cette affaire d’État devant le tribunal correctionnel. Datée du 30 août, l’ordonnance de renvoi est arrivée ce lundi chez les avocats.
L’ancien majordome Pascal Bonnefoy se voit donc reprocher une « atteinte à l’intimité de la vie privée d’autrui » pour avoir enregistré « sans leur consentement », entre mai 2009 et mai 2010, dans l’hôtel particulier de Neuilly, des conversations entre l’héritière de l’empire L’Oréal et certains de ses visiteurs qui sont aujourd’hui poursuivis pour « abus de faiblesse ».
Les journalistes de Mediapart Edwy Plenel, Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme (ce dernier travaille aujourd’hui au Monde), ainsi que les journalistes du Point Franz-Olivier Giesbert et Hervé Gattegno (ce dernier travaille aujourd’hui à Vanity Fair) sont, pour leur part, renvoyés devant le tribunal pour « détention de document portant atteinte à l’intimité de la vie privée », les juges considérant qu’ils avaient recelé les enregistrements illicites ou leur retranscription.
via www.mediapart.fr