«On est capable, nous la population, de décider» – Libération

 

Delia, 46 ans, sans emploi.

«J'ai rejoint le mouvement dès ses premiers jours, en mai, à Bastille. J'étais en vacances, je suis rentrée exprès pour ça. J'avais vu l'exemple espagnol, je me suis dit c'est ça qu'il faut qu'on fasse. Je suis indignée contre le chômage, auquel je suis confrontée depuis longtemps. Contre le fait que je ne puisse pas aider mes enfants, étudiants, et qui n'ont pas d'argent. Contre la corruption. Contre l'idée, finalement, qu'une seule personne décide pour tout le monde.

On est capable, nous la population, de décider. Il faut créer des assemblées dans chaque ville, dans chaque quartier. Se saisir des problèmes un par un, comme le logement, proposer des solutions, évaluer le coût… C'est ça la démocratie réelle. Il faut mettre en avant l'intelligence collective, la sagesse des foules.»

 

Raphaël, 33 ans, webmaster dans une société d'immobilier.

«Je suis rentré dans ce mouvement par un ami qui y est depuis le début. On a été à Bruxelles ensemble le 15 octobre pour la journée mondiale d'action des Indignés, on a campé là-bas. Ici c'est plus compliqué, la police a des instructions plus strictes.

Ce qui m'indigne ? On n'arrête pas de nous dire que la crise est due au fait que le peuple dépense trop, alors que c'est d'abord une arnaque monétaire. Je suis indigné contre ça : la création monétaire, les paradis fiscaux, la course à la rentabilité, l'argent comme valeur morale… La finance est devenue un suprapouvoir. Les Indignés, pour moi, c'est un mouvement qui reflète vraiment une prise de conscience planétaire et globale. C'est le début de quelque chose, un déclencheur.»

via www.liberation.fr

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