L'accord du 20 février donnait quatre mois à Athènes et à ses partenaires pour mettre en place un nouvel accord, durable, notamment sur la question de la dette publique grecque. Depuis, les allers-retours entre le gouvernement Tsipras et Bruxelles n'aboutissent pas et la pression européenne ne faiblit pas. Entretien avec Panagiotis Sotiris, philosophe et membre du petit parti extraparlementaire Antarsya (acronyme en grec pour « Front de la gauche grecque anticapitaliste », et qui signifie parallèlement « rébellion »).
Mediapart : Vous êtes philosophe et membre du comité de direction du parti Antarsya. Comment vous situez-vous dans le champ politique et théorique grec ?
Panagiotis Sotiris : Antarsya représente la gauche anticapitaliste grecque ; c’est un front de plusieurs organisations qui vient de la tradition révolutionnaire grecque. Nous défendons l'idée d’une rupture avec l’Union européenne et avec l’euro, et nous sommes pour l'effacement de l'intégralité de la dette publique grecque.
Effacer l'intégralité de la dette grecque, est-ce réaliste ?
C'est plus réaliste que d’essayer de la rembourser intégralement ! Cette dette a été créée par des politiques qui étaient censées nous « sauver » ; c’est l’aspect tragi-comique de la situation grecque. La crise de la dette a en effet éclaté en 2009 et le nouveau cycle d’endettement qui s'en est suivi pour la rembourser nous a mis dans une situation où la dette publique est encore plus importante qu'auparavant. (La dette publique grecque est passée de 120 à 175 % du PIB entre 2010 et 2015, malgré deux effacements partiels – ndlr.)
via www.mediapart.fr