Nous, le peuple de France, comme celui des Etats-Unis

Nouslepeupledesetatsunis"Notre
manière de penser n’est pas un sujet de controverse intellectuelle mais
une question de vie ou de mort. Si ceux qui tiennent les rênes de la
société – politiciens, chefs d’entreprise et magnats de la presse – se
montrent capables de contrôler nos idées, ils sont à peu près assurés
de conserver leur pouvoir. Nul besoin de soldats dans les rues. Nous
nous contrôlerons nous-mêmes. On est moins tenté de protester quand on
pense vivre dans une société « pluraliste ». Nous avons bien deux
grands partis, mais les autres ne sont pas encouragés et encore moins
financés. Nous avons bien une « presse libre », mais elle est dominée
par l’argent. Nous vivons dans une société où le catalogue des idées
disponibles se trouve limité quand certaines autres dominent le débat.
La prédominance de cette idéologie n’est pas le fait d’un groupe de
conspirateurs diaboliques qui aurait réussi à imposer à la société un
point de vue particulier. Il s’agit d’un processus de sélection non
naturelle au cours duquel certaines idées orthodoxes sont promues,
financées et mises en avant par le biais des plus puissantes machines
culturelles du pays. Nous devons réexaminer ces croyances et réaliser
qu’elles ne sont pas le produit de nos vœux les plus chers, qu’elles ne
naissent pas d’une réflexion indépendante et qu’elles ne correspondent
pas à l’expérience que nous avons du monde réel. Nous serons alors en
mesure de questionner et de contester l’idéologie dominante. C’est ce
que je me propose de faire dans ce livre.

« Ce
livre, d’une écriture limpide
, se compose de neuf chapitres qui sont
autant d’armes à même de déciller les yeux de tous ceux qui considèrent
le Nouveau Monde comme la Terre des Libertés. Car c’est à l’idéologie
dominante et au "sens commun" que Howard Zinn s’en prend. Il rappelle
ainsi que la "Constitution fut conçue par 55 hommes, tous blancs et
pour la plupart fortunés, qui représentaient une élite spécifique de la
nouvelle nation" dont l’état d’esprit est parfaitement illustré par les
propos d’Alexander Hamilton, le plus proche conseiller de Georges
Washington : "Toute communauté se compose d’une élite et de la
multitude. La première est formée des riches et des gens bien nés, et
la seconde de la masse du peuple. (…) Il faut donc concéder à l’élite
un rôle spécifique et stable dans le gouvernement des affaires."

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