L’Histoire des Mouvements Sociaux en France de 1814 à nos jours | Mediapart

La lutte contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes promet au gouvernement un « nouveau Larzac ». En Lorraine, la mobilisation des ouvriers de Florange évoque les combats menés, au tournant des années 1980, contre le plan Davignon, qui prévoyait déjà la réduction drastique des activités sidérurgiques de cette région.

Et autour du « mariage pour tous » s’affrontent, par manifestations interposées, des partisans largement issus de ce qu’on a nommé, au début des années 1980, les « nouveaux mouvements sociaux » issus des minorités notamment sexuelles, et des opposants qui réactivent les réseaux catholiques et les formes de mobilisations mises en œuvre lors de la mobilisation pour l’école privée en 1984.

La période semble donc propice à la lecture de l’Histoire des mouvements sociaux en France de 1814 à nos jours, que les éditions La Découverte viennent de faire paraître sous la direction des historiens Michel Pigenet et Danielle Tartakowsky.

La taille copieuse de l’ouvrage – 800 pages et plusieurs dizaines d’auteurs – ne doit pas pour autant laisser croire que la France serait conforme au cliché, pourtant solide, de « recordwoman » de l’agitation sociale.

En 2009, l’œuvre censée représenter le pays à l’exposition Entropa, inaugurée au siège bruxellois du Conseil européen, avait ainsi suscité polémique et protestation parce qu’on y voyait un Hexagone stylisé barré d’une banderole sur laquelle était peint le mot d’ordre : « Grève ! ».

Pourtant, rappellent les auteurs de cette Histoire des mouvements sociaux, « la France de la première moitié des années 2000 ne figure pas en tête des pays d’Europe pour la fréquence des conflits. Par nombre de journées individuelles non travaillées (JINT) pour 1 000 salariés, elle se classe au 10e rang, loin derrière l’Espagne, l’Italie, l’Autriche et les pays de l’Europe du Nord. Il en allait déjà ainsi trente ans auparavant, quand la conflictualité hexagonale battait des records ».

Donc, expliquent-ils, « n’en déplaisent aux amateurs de stéréotypes, la singularité française en la matière tient moins dans la fréquence des grèves que dans la répétition, de loin en loin, de mouvements généralisés ».

via www.mediapart.fr

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Translate »
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x