Depuis le début des années 80, l’extrême-droite française, sous la férule de Jean-Marie Le Pen, a martelé qu’il y avait une cause des "malheurs" nationaux : les "étrangers", et notamment les immigrés, et notamment les immigrés clandestins. Ce martèlement a conduit nombre de citoyens à croire que le leader du Front National était "patriote" – mais c’était oublier ses nombreux amis étrangers, sa germanophilie étonnante (condamnée par la justice française), sans compter que l’instrumentalisation économique de cette main d’oeuvre était passée sous silence. Et puis M. Sarkozy est arrivé, il a repris à son compte les termes et le prétendu "diagnostic" lepéniste pour créer un Ministère de l’Identité Nationale et de l’Immigration. Depuis, l’Etat pratique des expulsions tous azimuts, sur des personnes de tout âge, sans prise en compte de l’intégration, de l’activité économique depuis des années, etc. Les Français qui ont voté pour cela pouvaient, depuis mai dernier, être satisfaits : la France comptait et compte toujours moins d’hommes et de femmes qui vivent en France non pas pour profiter d’elles et de nous, mais pour travailler, vivre et… consommer. Seulement voilà : ces Français-là, volontiers xénophobes, qui pensent sortir tout droit de la cuisse de Jupiter, qui pensent l’existence nationale et la vie économique dans une représentation autarcique absolument irrationnelle et dangereuse, ont cru qu’ils pouvaient maltraiter ces "étrangers" (bien souvent devenus français par la langue, les habitudes, les goûts, les travaux), sans qu’il y ait un jour un retour de bâton.
Ce qui était à prévoir et à craindre vient de se produire : le président du Gabon, Omar Gabon, a décidé de transposer les critères et les principes de cette politique sarkozyenne-lepéniste, à l’encontre de tout français en situation illégale. Et il y en a ! Et si le reste de l’Afrique noire francophone emboîte le pas du Gabon, le réveil français va être extrêmement douloureux…