Lettre ouverte d’un quadragénaire sur les retraites, à celles et ceux qui veulent faire de nous des esclaves à vie…, partie 3/5

Quelles que soient les analyses
et les solutions proposées au sujet des «retraites» (si mal nommées, cf. la
première partie de cette contribution), il faut affronter les FONDEMENTS de cette
affaire internationale : «le» travail, «la» production-productivité, «le»
temps libre. Comme pour «les retraites», les guillemets s’imposent pour ces
termes fondamentaux, parce qu’ils sont instrumentalisés par un type de pensée
dogmatique, notamment dans cette affaire, libérale et ultra-libérale. Celle-ci
n’hésite pas à énoncer des généralités-mantras répétés de manière magique, «le
travail et pas l’assistanat» par exemple, «Travailler plus pour gagner plus».
Mais qu’est-ce que travailler ? Est-ce que tous les travaux «travaillent» ?
Et pourquoi dans notre monde certains qui ne travaillent jamais gagnent
toujours plus ? ! Car le fait est que nous vivons dans la
contradiction permanente : l’éloge de la production et du travail, pendant
que tout le monde pense à ne pas travailler pour vivre (les salariés avec les
week-ends et les vacances, les capitalistes avec tout leur temps libre), mais
aussi la dénonciation de la production et du travail (l’exploitation des
travailleurs, la décroissance, les constats écologiques). Si «travailler», c’est
être occupé à faire, les activités ne sont pas comparables : certains
travaillent beaucoup et gagnent peu, d’autres travaillent peu et gagnent
beaucoup, mais en outre, les activités se différencient par leurs conditions,
leurs cadres, leurs effets, extérieurs et sur celles et ceux qui les réalisent.
Il y a du travail-passion (le pianiste qui est fou de musique et de piano, l’artisan
qui aime travailler un matériau), il y a du travail-de-construction, à effets
multiples (l’ouvrier-artisan dans la construction, l’enseignant qui fait
apprendre et qui apprend au fur et à mesure), mais il y a aussi du travail-mise
en danger de soi (le mineur, les employés dans les centrales nucléaires, etc),
à cause de l’activité elle-même, du cadre, des relations interprofessionnelles.
DONC toute généralisation qui servirait des conclusions dans un sens ou dans un
autre est, dans ce domaine comme dans tant d’autres, abusive, alors qu’il
faudrait prendre en compte toute la chaîne de causalité des travaux et des
activités, les environnements, les effets à court, moyen et long terme, ET LE
FAIT que, pour tous les êtres humains, la vie ne se résume pas, et ne DOIT PAS
se résumer « au travail » puisque le système international est basé
sur les moyens de l’éviter, le fuir, l’annuler. Et dans la fameuse «création
des richesses», les activités de production sont une des conditions, mais une
seulement, puisque les échanges sont également déterminants. Celles et ceux qui
«ne travaillent plus», c’est-à-dire dans la production salariée (les retraités)
« travaillent » économiquement, par leur participation aux échanges.
Il faut donc constater que, face à ce sujet si remarquable et décisif, les
leaders politiques et économiques ne sont pas dans un état d’esprit sérieux et
adéquat, puisqu’il ne s’agit pas pour eux de penser des situations et des
évolutions, de faire des choix intelligents et justes, mais seulement de
contraindre les réalités à subir des principes hyper généraux et si peu
généreux, alors que, pour la plupart, ils ne sont même pas réellement concernés
par le sujet dont ils parlent, étant, d’une manière ou d’une autre rentiers.

La première partie

La deuxième partie

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