De Gaulle, De Gaulle, De Gaulle,
par-ci, par-là, et puis aussi De Gaulle, et puis encore De Gaulle. Nos
DeGaullolâtres ont cent fois raison : le Général fut un génie qui nous
sauva de la défaite à lui tout seul (la Résistance, c’est lui !), le Général
était la France à lui tout seul (pas de désaccords avec des veaux puisqu’il
était toute la France), le Général fut le grand phare de la littérature
mondiale à lui tout seul (et dire que des peuples et des pays ne le lisent pas
encore), le Général a inventé la poudre, l’électricité, la machine à vapeur, la
DS (une DS !), Fantomas, etc. Le Général a inventé le monde, et donc le Général
a inventé la littérature. Et dire que dans les manuels scolaires de ces infâmes
gauchises, le Général n’avait encore aucune place. Comment Dieu n’a t-il pas
toute la place dans un manuel sur le Génie ? Bref… Le Général De Gaulle est l’objet, de ses idolâtres, qu’ils
soient totalement sincères ou qu’ils soient pétainistes, de philosophie
politique, de sensibilité, mais tellement heureux d’avoir un des leurs (de «bonne»
extraction, un militaire) à mettre en avant pour que l’arbre cache la forêt des
trahisons et des collaborations à la droite de la droite, d’un culte délirant
qui n’a rien à voir avec l’honnêteté intellectuelle, la lucidité. Car, NON, De
Gaulle n’est pas L’HOMME de la Résistance, pour la bonne et simple raison que
la RESISTANCE fut un fait collectif où il n’y eut pas de héros absolus mais un
héroïsme partagé entre celles et ceux qui, anonymes ou non, ont eu le courage
de, se sont opposés, ont pris des risques et sont parfois morts. Mais en outre,
De Gaulle n’est pas non plus le grand homme de l’après-seconde guerre mondiale.
Parce qu’il ne peut pas décider de tout tout seul, il finit très vite par
quitter le gouvernement de la Libération, pour aller bouder, en attendant qu’on
l’appelle. Le «coup d’Etat permanent» arrive en 1958, un putsch l’installe à la
tête de la France, et il fait créer une 5ème République sur le
modèle du Reich Bismarckien (c’est la même structure). Depuis, la France n’est
plus une véritable démocratie, et nous savons ce que nous payons à cette faute,
à cet attentat d’une certaine élite contre les libertés publiques, la vie
civique. Mais
il y a plus encore…
Et si Jean Moulin n’était pas mort
pendant la guerre ?
Un travail à découvrir : la victoire-éclair