Si vous regardez où a été fabriqué le vêtement que vous portez, il est tout à fait probable que vous constatiez qu'il vient d'un atelier textile situé à des milliers de kilomètres de chez vous. Il est très possible aussi que ce vêtement ait été confectionné par des ouvriers soumis à des conditions de travail extrêmement précaires et peu sûres. Il se peut aussi que ces ouvriers soient exploités et qu'ils continuent, même s'ils ont un emploi, à faire face à des situations de pauvreté et de grande vulnérabilité sociale.
Telle est la réalité dans nombre de fabriques auxquelles les entreprises de prêt-à-porter occidentales sous-traitent leur production. Et c'est cette situation que la campagne Ropa Limpia (Linge propre) dénonce depuis 1989, depuis qu'une manifestation aux Pays-Bas contre les conditions de travail « déplorables » des ateliers textiles des Philippines a débouché sur un mouvement en faveur de droits du travail dans le secteur. Cette campagne est aujourd'hui menée dans 14 pays européens.
L'effondrement, le 24 avril 2013, d'un complexe textile à Dacca, capitale du Bangladesh, ayant entraîné la mort d'au moins 800 personnes (bilan qui pourrait encore s'alourdir car de nombreuses personnes ont disparu, probablement sous les décombres), a remis un coup de projecteur sur l'exploitation dont sont victimes de nombreux ouvriers fabriquant des vêtements pour des Occidentaux.
Cependant, Ropa Limpia est loin de se limiter à des campagnes ponctuelles, précise Eva Kreisler, sa coordinatrice en Espagne. Il s'agit
via www.mediapart.fr