D’une pierre deux coups. La plus haute juridiction espagnole a non seulement refusé d’extrader Hervé Falciani vers la Suisse, mais en plus, dans sa décision, que Mediapart publie intégralement (sous l’onglet Prolonger), les juges de l’Audience Nationale livrent une très lourde charge contre la banque HSBC Genève. En reprenent ainsi point pour point l’argumentaire déroulé par la procureur Dolores Delgado lors de l’audience d’extradition le 15 avril dernier. Déjà très offensive, elle n’avait pas hésité à rappeler que « la HSBC est elle-même un paradis fiscal », comme le souligne notre partenaire Infolibre. Pour l’ancien informaticien de la HSBC, à l’origine de la révélation du plus gros fichier de fraudeurs fiscaux jamais découvert et qui n’a de cesse de dénoncer les pratiques mafieuses de la banque, cette décision, en ces termes, est plus qu’inespérée.
« Que dire ? réagit Hervé Falciani auprès de Mediapart. C’est plus que positif. C’est le résultat d’un travail acharné pour restituer la vérité. Le message de la justice espagnole à l’égard de la banque est clair. Il l’a été lors de l’audience dans la bouche de la procureure Dolores Delgado. Et aujourd’hui il est clair au niveau de l’ensemble de la plus haute juridiction espagnole. » « Je suis très content pour mon client, réagit l'un de ses avocats, maître Patrick Rizzo. Je considère que cette décision correspond exactement à sa cause. Fortement motivée, elle correspond à un travail important effectué tant par les magistrats espagnols que la défense.»
La décision des juges – qui sonne comme un réquisitoire contre la banque – détaillée sur 29 pages, se fonde sur plusieurs points. A commencer par
via www.mediapart.fr