Au fil des ans, le CAE était en effet devenu, avec le Cercle des économistes, l’un des principaux repaires de ces économistes « imposteurs » qui profitent de leur aura universitaire pour siéger dans des conseils d’entreprises privées – ce que la loi interdit formellement – ou conduire de discrètes mais très lucratives missions – ce que la loi interdit tout autant sauf accord préalable de l’autorité administrative compétente.
C’était le cas du président sortant du CAE, Christian de Boissieu, qui a longtemps siégé dans de nombreux conseils d’administration et qui conduit toujours de nombreuses missions privées ; de Daniel Cohen, qui est le chargé de l’économie à l’École normale supérieure mais qui a longtemps caché qu’il était aussi senior advisor de la banque Lazard et qui siège au conseil du Monde ; d’Élie Cohen, qui passe sa vie sur les plateaux de télévision en sa qualité d’universitaire, mais qui gagne deux fois plus uniquement par les jetons de présence qu’il engrange comme administrateur de sociétés privées, par exemple au sein de la société PagesJaunes, dont l’actionnaire est le fonds de sulfureuse réputation KKR ; Jean-Paul Fitoussi, l’ex-président de l’OFCE qui était aussi membre de la Fondation Barilla, le groupe italien de nouilles ; ou encore Jean-Hervé Lorenzi, le président du Cercle des économistes, qui est le champion toutes catégories des conflits d’intérêts et qui travaille plus ou moins discrètement pour une cascade d’entreprises ou de banques, à commencer par la Compagnie financière Edmond de Rothschild, en qualité de conseil. Sans parler d’un nombre de plus en plus important d’économistes de banques qui ont intégré au fil des ans le CAE, et qui ont nui gravement à son indépendance…
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