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Michel Cornillon
16 années il y a

En guise de commentaitre, et pour me présenter : deux billets parus sur mon blog chroniquevirgule.canalblog.com.
Et en guise de salutation, je vous mets en lien…
06 septembre 2008
Une carte postale toujours d’actualité
En réponse au dernier commentaire de Lidia
Il n’est pas sûr, chère Lidia, que nous n’osions regarder les atrocités de nos anciens ennemis. Les exactions guerrières, d’où qu’elles proviennent, sont certes pénibles à évoquer, mais celles d’autrui, qui ne nous concernent qu’en tant que témoins, victimes ou juges, et non en tant qu’acteurs (nous nous situons du “bon côté“ de la barrière séparant le bien du mal), devraient au contraire nous permettre d’affirmer, en l’occurrence au sujet,des nazis : ces gens-là n’étaient que des brutes — entre parenthèses nous sommes des gens civilisés, nous — et de nous contempler avec satisfaction.
Or, toujours dans le cas des nazis, leurs principales exactions ont été étalées sur la place publique dès la libération et la découverte des camps. Ensuite, jusqu’au procès Eichmann, s’est établi une forme de sommeil de la conscience, lequel a volé en éclat à la sortie de “Shoah“, le film de Jacques Lanzmann. Ce jour-là, nombre de citoyens d’Europe ont pris en pleine figure la réalité de ce qui s’était réellement passé. Et puis la faculté d’indignation est retombée durant quelques années, jusqu’au soixantième anniversaire de la libération d’Auschwitz, occasion pour nombre de chaînes de télévision, assoiffées d’audimat, d’aller un peu plus loin que précédemment dans la révélation de faits qui ne peuvent que révolter.
C’est à l’évocation d’Oradour par je ne sais plus quelle chaîne que j’ai réalisé, dans mon âme et ma chair que nous ne voulions pas, nous autres Français, savoir ce qui s’était réellement passé.
Je te raconte…
La veille du massacre programmée, réunion à Limoges de gradés de la division das Reich et de représentants de la Milice. Le lendemain, à quelques heures d’investir Oradour, nouvelle entrevue, cette fois à St Junien, distant de quelques kilomètres de la cible, entre ces mêmes nazis et ces mêmes miliciens, ou leurs clones.
C’était un samedi ensoleillé du joli mois de juin, dans la vallée de la Glane. Quelques heures plus tard ne restait rien du village ni de ces habitants. Rien que des pans de murs, des voitures calcinées et plus de six cent quarante cadavres.
Que s’était-il tramé à Limoges et à St Junien entre Waffen S.S. et “patriotes“ Français ? La question ne fut jamais posée, du moins en public.
Alors, plutôt que la vérité qui nous contraindrait à nous remettre en question, ne préférons-nous pas regarder ailleurs ? Sinon, pourquoi n’avons-nous pas exigé l’extradition de Heinz Barth ?
Mais j’oubliais : il y eut en France, durant l’occupation, beaucoup plus de suppôts de l’hitlérisme et de collaborateurs que de résistants…
P.S. : Heinz Barth n’en était pas à son coup d’essai ; il avait également sévi à Lidice, en Tchécoslovaquie, un 10 juin, deux ans exactement avant Oradour. Et la même façon de procéder : mitraillette, lance flammes, les survivants jetés au fond des puits.
05 septembre 2008
Les joyeux drilles devant le Tribunal des Peuples
Pour ne pas nous laisser, à la veille d’un week-end, sur une vision d’horreur, pour nous donner le courage de nous battre…
En chaussons, les Führers ! En charentaises et sans bretelles, sans ceintures, sans médailles. Qu’ils prennent la mesure de la prison mentale où les ont confinés leurs chefs, qu’ils mesurent le grotesque de leurs uniformes, le côté ridicule de leurs bottes, du côté falsifié d’une Schutzstaffel qui n’exista que par l’emprisonnement de ses mollets, ce blocage engendrant une sclérose de l’esprit, cette sclérose se traduisant à son tour par un pas de l’oie à se rouler par terre — éclat de rire des peuples à la vision des savates valsant à chaque lancé de guibole, mais la Vengeance n’en est pas terminée pour autant : alignés devant les fosses qu’ils ont obligé à creuser ceux-là même qui les comblent, les voici condamnés à extraire à mains nues, sous les yeux de leurs mères, de leurs épouses et de leur gosses, avec l’extrémité de leurs bretelles traînant dans la gadoue, les millions de maris et de femmes, de frères et de sœurs, de fils et de fiancées qui s’y liquéfient en silence. Et d’entreprendre des toilettes mortuaires sous les yeux de leurs parents, de leur fratrie qui se détourne avec horreur, de leurs mômes qui se bouchent les narines, de leurs bonnes femmes parties à la rencerse. Puis de vêtir les corps, de les accompagner à leur dernière demeure et de les inhumer avant d’aller retrouver la caserne, d’y recevoir la volée méritée ou la potence où pendre.
Imaginez Heinz Barth de retour à Oradour après qu’on l’a chopé — ein zwei drei Barth ! (et paf, une première torgnole), Oberoffizier de la division der Führer, das Reich ou mein Kampf mais qu’importe (et paf, une seconde), on ne trouve pas de meilleure enseigne — au centre du village où se sont illustrées ses troupes. Voyez-le face à son propre néant après que des centaines de femmes et d’enfants ont été entassés dans l’église, mitraillés et achevés au lance-flammes pour se prouver qu’on est un homme, un vrai — Heil Hitler !… Glissez-vous un instant dans sa peau, sentez les regards silencieux braqués sur votre grossièreté, votre inutilité, votre néant… Considérez à présent le jerrican que vous allez soulever et vider sur vous-même, et voyez l’allumette que vous allez gratter, sentez les flammes dans le jaillissement desquelles, à défaut du pardon éventuel de quelques survivants, vous trouverez peut-être, mais vous-même en doutez, l’absolution de Dieu…
Hélas, aucune démocratie n’osa, si bien que se envolèrent les Barbie, les Eichmann, les Touvier et les Barth, et que prospérèrent les Papon dans les palais des républiques.
En vérité, les démocraties se sont interdit le nettoyage de printemps. Méditaient-elles la Corée, l’Indochine, l’Algérie et le Biafra, le Rwanda et j’en passe, tous pays à l’écart du tourisme, tous pays permettant à des brutes de se défouler sur les niacoués, sur les bougnoules, les biques et autres bamboulas, et autres bananias épris soudain d’une justice qu’on ne saurait accorder qu’aux ministres, aux chevaliers de l’industrie, aux barons de la finance ?…
Aucune audace, aucun honneur de la part de nations qui n’ont pas levé le petit doigt pour nous venir en aide, à nous autres Juifs, à nous autres Tziganes. Qui ne nous ont pas aidés non plus à châtier nos bourreaux, préférant les escamoter pour les utiliser plus tard comme consultants, comme meneurs de nouvelles exactions du côté des rizières, des oueds, des savanes, des forêts de l’Amazone. Nous seuls, citoyens d’une nation nouvelle, avons eu le culot d’arracher un Eichmann à la sinécure que lui avaient offerte ses vainqueurs, de le traîner jusqu’à Jérusalem, d’y rétablir la peine de mort pour enfin, devant le monde à peine intéressé, le pendre sur la place publique. Nous seuls avons reconquis l’honneur qu’on nous avait dénié. Nous seuls avons usé, devant l’énormité du crime, devant l’absence de repentir des assassins et le mutisme des témoins, du droit de légitime vengeance.
Oui, en réponse aux exactions de la vermine casquée, de ses blindés et de ses chiens,… LA VENGEANCE !

grellety
grellety
16 années il y a

Savez-vous que des miliciens, et parmi Jean Filliol, ont participé, à Limoges, à la préparation du massacre d’Oradour sur Glane ? Il s’agit, certes, d’un massacre dont les responsables directs ont été les membres de la Division Das Reich qui l’ont perpétré, mais des « Français » les ont aidé, ont souhaité ce genre de crimes pour que les citoyens aient la trouille, et ne bougent pas.
Lorsque M. Sarkozy, au programme politique pétainiste, a osé, début septembre, se rendre dans un village martyr français, il a été rappelé que ce village oublié a subi un massacre dont les responsables sont inconnus. Pourquoi ? Parce que, s’il y a eu épuration européenne, celle-ci n’a pas été coordonnée par un organisme crée spécialement à cet effet par les Alliés. Nous avons laissé beaucoup trop de criminels dans la nature, et notamment les « bourreaux anonymes » d’Hitler

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