Il y a ceux qui sont idiots et ne comprennent pas, et ceux, celles, qui font semblant de ne pas avoir compris. Depuis l'aveu (stupidement qualifié d'impardonnable sur un blog de Libé, comme si on pouvait confondre l'aveu en tant que tel et les actes, avec un "aveu" positif, dans la mesure où il clot doutes, suspicions, lenteurs de l'enquête, etc), "on" entend dire que la "République exemplaire" était une escroquerie, puisqu'il y a un fautif et des fautes juridiquement et moralement condamnables. Comme si l'ex-candidat à la présidentielle devenu Président avait pu proposer une République où tout le monde serait automatiquement et nécessairement vertueux. Comme il s'agit de comportements, et que, fort heureusement, il n'y a pas de Big Brother qui, en permanence, surveille les citoyens, il va de soi que, nécessairement, fatalement, étant donné notre nombre en millions et milliards, il y a, au regard de ces règles juridiques et morales, des "fautifs". Ce qui importe, c'est qu'un tel fautif ne puisse pas exercer de mandat politique, et c'est désormais ce qui a commencé depuis hier. Car ce qui est à la fois cocasse et insupportable, c'est que le fautif était le donneur de leçon, en chef. Or, concernant la fraude fiscale et autres fraudes, ce qui importe, c'est que celles et ceux qui rappellent les règles communes, les font appliquer, ne soient pas fautifs, mais aussi que les règles permettent d'éviter, de diminuer les actes de délinquance, financière. Car si beaucoup s'égosillent au moindre fait divers, en mettant en cause "l'insécurité", "l'insécurité économique" qui permet à des personnes ayant des réseaux, des contacts, avec un monde financier qui est là pour cela, ne connaît guère de hérauts et de héros – même si Robespierre a depuis longtemps des héritiers, et c'est précisément ce qui, il y a quelques jours, un inconnu ou plusieurs reprochait, reprochaient au Juge gentil, les "juges rouges", qui avait signé cette tribune parue dans Le Monde contre les moyens insuffisants pour lutter contre la délinquance financière, la délinquance des cols blancs, ce qui a conduit des sympathisants d'un mis en examen à mettre en cause ce Juge et ces Juges. C'est qu'il n'est guère possible de lutter efficacement si, dans un monde où une majorité de pays entendent suivre des "règles du jeu" sans y consacrer d'ailleurs des moyens impressionnants, il existe des trous noirs qui permettent d'y pratiquer la fuite des capitaux, leur disparition dans des trous noirs fiscaux. Il faut donc choisir : ou bien ces pays sont sommés de cesser d'être des "enfers fiscaux" (si nous pouvions cesser de les appeler "paradis"…), ou bien des armées les envahissent et mettent au pas des Etats-riquiqui, ou bien… il faut agir à la source, de manière à tarir l'aval. C'est qu'il n'y a de possibilité de telles fuites des capitaux qu'à la condition que certains aient des revenus, des bénéfices, astronomiques, et ce sans le moindre rapport avec l'intensité de leur éventuel travail quotidien, sans le moindre rapport avec leur mérite. Le prélèvement à la source, la canalisation à priori des revenus doit permettre de, à la fois harmoniser les revenus des uns et des autres, en diminuant les plus forts revenus, les bénéfices les plus considérables (s'il faut donner une grandeur, on peut concevoir une diminution comprise entre 50 et 90%), et au contraire augmenter fortement les minima, le Smic, etc, par une redistribution enfin réelle. Elle permettra également d'affaiblir ces "enfers fiscaux" qui n'auront plus guère de valeur pour les candidats à la fuite qui escroque ! L'actuel Président vient d'annoncer des mesures : chacun mesure qu'elles sont en soi et ensemble, intéressantes, nécessaires, mais insuffisantes. C'est que François Hollande n'est pas Robespierre. S'il entendait cette comparaison, il répondrait sans doute qu'il ne veut faire tomber aucune tête, la guillotine étant depuis longtemps (comme Robespierre l'avait souhaité pour la peine de mort), rangée dans les musées. C'est que la réputation calomnieuse de et contre Robespierre (cf les notes sur ce blog) continue de le salir, puisque la République ne fait rien, ni publiquement (une mairie comme celle de Paris a encore refusé de lui attribuer une rue), ni scolairement (du négationnisme anti-républicain continue d'avoir cours, répété par le perroquet Onfray). C'est qu'il ne s'agit pas de faire tomber des têtes : mais d'en élever d'autres, à la place de celles qui sont au sommet. Des Incorruptibles peuvent remplacer des corrompus. Robespierre a, dans bien des discours et des choix, fait le lien entre République et vertu, ce que François Hollande a fait ce jour. Cette vertu, loin d'être intrinsèquement terroriste, ou puritaine, s'affirme et se développe par une conscience active du bien commun, des engagements permanents, sisyphéens, qu'il impose. L'argent qui circule n'est pas un "bien" comme les autres : ce n'est rien, en soi (bouts de papier), et "tout", par sa capacité à signifier ce qui peut être acquis, transmis. Dans son augmentation disproportionnée, pour un seul individu, une seule famille, il peut finir par devenir une fin en soi, et un objet de motivation qui conduit à ne pas respecter les autres et les lois. Les mafieux de tous les pays en sont les symboles. Le rapport entre le travail et le capital, rapport constant, doit donc conduire à établir des règles qui valorisent systématiquement le travail, défavorisent la rente disproportionnée et injustifiée. Or le monde actuel, prolongement du monde colonial, est totalement déterminée par le droit des actionnaires à de telles rentes, légales ou non. Au-delà des 3 mesures, c'est l'ensemble d'une Politique qu'il faut mettre en oeuvre pour que les masques de la Finance tombent, pour que l'avantage soit donné au travailleur et pas au tricheur, au voleur. "L'indépendance de la Justice" ne suffira pas. C'est l'ensemble du Droit, du Travail, des affaires, qui doit être travaillé et modifié en profondeur. Or, sur de telles questions précises, les réformateurs et leurs pistes de réforme se font rare. Il faut donc travailler pour demain, proposer, et fédérer.
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