La jeunesse se conjugue à la voie active – Libération

Le sort de la jeunesse se sera-t-il amélioré durant son quinquennat ? C’est sur ce seul critère que le candidat et désormais président Hollande a demandé aux Français de le juger au terme de son mandat. Un mantra. Mais alors que la crise les touche de plein fouet et que leur avenir, quel qu’il soit, est devant eux, quel est l’état d’esprit des jeunes aujourd’hui, dans une société française régulièrement décrite comme précarisée, clivée et de moins en moins solidaire ?

Un an après une première vague riche d’enseignements, l’institut Viavoice a de nouveau ausculté pour Libération et Animafac cette réalité – la jeunesse – dont le discours politique parle communément au singulier alors qu’on ne peut la comprendre qu’en l’appréhendant au pluriel. Car si elle a bien des valeurs ou des aspirations communes et quelques inquiétudes partagées, la jeunesse n’a surtout rien d’un «ensemble homogène», rappelle François Miquet-Marty, directeur associé de Viavoice. Elle est même d’abord diverse et disparate.

Notre sondage (1) met ainsi en évidence quatre tribus bien distinctes au sein des 18-25 ans, chacune ayant une situation et des aspirations propres.

Les jeunes en rupture (25%), qui sont les plus pessimistes et se sentent les moins intégrés, sont surtout préoccupés par la nécessité de trouver un emploi. Ils perçoivent l’Europe comme une cause de la crise économique. Les aspirants (22%), qui sont les plus jeunes et souvent des étudiants, ont, eux, encore une certaine confiance dans l’avenir, tandis que les indépendants (24%), qui sont les plus âgés et s’assument financièrement, sont les plus attachés à la famille et les plus indignés par les «personnes qui profitent du système». Enfin, les intégrés (29%), qui sont les plus nombreux, sont les plus aisés, les plus urbains et ceux que les discriminations préoccupent le plus. A l’inverse des «indépendants», eux sont d’abord indignés par les évadés fiscaux.

«Quatre mondes» de la jeunesse, comme les décrit François Miquet-Marty, qui sont loin d’avoir la même confiance dans la possibilité d’améliorer les choses en France. Mais malgré tout – et le chiffre peut étonner -, les 18-25 ans de notre sondage se disent majoritairement «plutôt heureux» à titre personnel (67%). Ce qui ne les empêche pas, dans une apparente contradiction, d’affirmer qu’ils ne se sentent pas pris en compte (67%) par leurs aînés et d’être 63% à anticiper qu’ils ne vivront pas mieux que leurs parents. Un constat qui les amène à définir les contours d’une nouvelle forme d’engagement.


Les points forts du sondage

Bonheur: heureux entre lucidité et fatalisme

Conflit générationnel : et encore merci pour toutes les dettes

Engagement : s’impliquer perso, sans être individualiste

 

 


Bonheur: heureux entre lucidité et fatalisme

Mais comment les 18-25 ans font-ils pour être 67% à se déclarer «heureux» à titre personnel ? Il y a un an, ils étaient déjà 69% dans ce cas. Et s’ils ne sont que 8% à se déclarer «très heureux», et donc 59% à relativiser leur bonheur, le chiffre en reste «frappant» pour François Miquet-Marty, directeur associé de Viavoice. D’autant plus que les Français, dans leur ensemble, sont l’un des peuples les plus pessimistes au monde, et que les jeunes n’échappent pas à cette tendance : 63% d’entre eux pensent qu’ils

via www.liberation.fr

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