La fusillade au Colorado ne changera rien au débat sur le contrôle des armes aux États-Unis | Mediapart

« Je pense malheureusement que rien ne va changer cette fois encore », explique, un brin désabusé, Tom Mauser, aujourd’hui président de Colorado Ceasefire (cessez-le-feu au Colorado), un groupe qui tente d’obtenir de la part des politiciens de tous bords un soutien acté, et non juste verbal, dans leur lutte pour la réglementation des armes à feu. « Les responsables politiques ont trop peur du lobby des armes. Ils vont marcher sur des œufs, expliquer combien la situation est tragique, mais ne feront rien, comme d’habitude. »

En effet, depuis la tragédie, Barack Obama a fait mettre pour six jours les drapeaux de la Maison Blanche en berne, adressé ses condoléances aux familles des victimes et à tous les Américains qui se sentent démunis face à « de telles atrocités », prononcé un discours compassionnel sur « la fragilité » et « la beauté » de la vie et promis que le responsable de la tuerie serait « jugé et puni »… Ce qu’il n’a pas fait, en revanche, c’est évoquer la question de la prolifération des armes dans son pays et la possibilité, comme Tom Mauser le préconise, d’en limiter, voire d’en interdire la vente…

Son adversaire républicain, Mitt Romney, lui a d’ailleurs emboité le pas, estimant que « justice serait rendue, mais plus tard », et qu’aujourd’hui devait rester « un moment pour le recueillement »… Pas question donc d’évoquer les sujets qui fâchent, et surtout pas à quelques semaines de l’élection présidentielle, dans laquelle personne ne veut se mettre à dos la grande majorité des Américains favorables au sacro-saint second amendement de la Constitution qui garantit à chaque citoyen le droit de porter une arme à feu pour se défendre.

Pourtant dans la classe politique, une seule voix discordante s’est faite entendre depuis la tuerie. C’est celle du maire de New York, Michael Bloomberg, un indépendant plutôt proche des positions républicaines, mais qui n’a pour l’instant donné son soutien à aucun des deux candidats. « Les mots de réconfort, c’est bien mais peut être serait-il temps que les deux personnes qui veulent être le prochain président des États-Unis nous disent ce qu’ils comptent faire pour s’attaquer à ce problème qui touche tout le pays. Il y a trop de meurtres par armes à feu chaque jour, il faut que cela cesse. Je ne vois pas un seul pays au monde qui est dans la même situation que nous. Il y a plus d’armes dans ce pays que d’habitants », a-t-il lancé lors d’une interview à la radio.

via www.mediapart.fr

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moustik2
moustik2
13 années il y a

la constitution garantit à chaque citoyen de porter une arme à feu pour se défendre, sur le fond c est légitime de pouvoir se défendre ,mais la raison subordonne ce que l on apelle la légitimité ,la raison implique toutes les déviences de l usage et l interprétation du citoyen ,dévience et interprétaion peuvent étre des « illusions » ou l erreur , l erreur à une logique comportementale dans l interprétation que créer les déviences ,les déviences sont intégré dans le procéssus de penser la raison car l éxtréme est une raison qui progresse dans la logique ,l éxtréme à son contraire la sérénité ,la violence est plus facile à obtenir que son contraire et je m arréte ici

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