L’Empire des loisirs, contrairement aux autres volumes de la collection, ne compte aucun auteur grec, car le sujet en est l’otium (le loisir, plus ou moins) sous l’empire romain. Pourquoi l’empire ? Parce que c’est le moment où les loisirs deviennent «une sorte de service public pour les citoyens, généralisé avec la "mondialisation" qui s’opère alors, et sans précédent dans l’histoire de l’Antiquité». Le concept cependant est problématique : il n’est qu’à songer à l’histoire du loisir même dans nos deux derniers siècles (l’industrialisation qui sépare temps de travail et temps de loisir, invention des congés payés, etc.) Chez les Romains, l’otium est le contraire du negotium du citoyen : c’est le temps où l’on recharge ses batteries. Pour les privilégiés, on prend de la distance à l’égard des affaires : on va à la campagne, à la mer, on se fait construire des villas sur l’eau. Baïes, près de Naples, et le lac Lucrin (où l’on se baigne, et non dans la mer) est une station balnéaire fameuse, connue pour ses orgies. Les «dépossédés de la citoyenneté», comme l’écrit Jean-Noël Robert, bénéficient quant à eux des thermes, du théâtre, du cirque … Les fêtes religieuses sont l’occasion de carnavals cul par-dessus tête où l’on picole et danse jusqu’à épuisement. Ovide raconte ainsi dans les Fastes avoir vu «tel cortège (il m’a semblé digne d’être signalé) : un vieillard soûl était traîné par une vieille tout aussi soûle».
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