Dans chaque région, les agents ont rédigé une quarantaine de cahiers de doléances transmis à la direction régionale, qui décrivent longuement la souffrance des agents, le sentiment d'une perte de sens de leur métier. Outre les agressions dans les entreprises (en 2004, deux agents de contrôle avaient été tués par un exploitant agricole de Dordogne), l'inspection du travail vit de profonds changements depuis 2006 sur fond de RGPP et de « modernisation ». En 2009, les inspections du travail ont été fusionnées, des directions régionales (les Direccte) ont été créées l'année suivante. Parallèlement, le contrôle hiérarchique a été renforcé, restreignant parfois l'autonomie au travail. Une « politique du chiffre » vécue bien souvent comme une « reprise en main », selon Lise Rueflin.
« Les contradictions deviennent majeures entre l'injonction à faire du chiffre de la hiérarchie, et la multitude de courriers, d'appels et de mails que nous recevons chaque jour », explique Jérôme, un collègue de Romain qui militait avec lui à Sud. « Il faut de plus en plus mettre des bâtons, rendre compte de son activité et pendant ce temps les dossiers s'accumulent. Du coup, on est en conflit dans l'entreprise avec les employeurs qui ne respectent pas le droit du travail, et on est aussi en conflit dans notre propre administration avec la hiérarchie. »
Romain Lecoustre était un inspecteur du travail prometteur. Entré dans l'administration depuis 2002, il avait réussi haut la main le concours d'inspecteur du travail, était sorti major de sa promotion. Début 2010, il est envoyé à Arras. Depuis des années, le service marche très mal. L'arrivée d'un nouveau directeur a encore aggravé la situation. En juin 2010, un médecin du travail alerte sur la « souffrance au travail » parmi le personnel. Il évoque déjà des « modifications organisationnelles et structurelles profondes, posant question sur le sens du travail et affectant le collectif », une « importante charge mentale », l'impression de « ne pas être assez soutenus et/ou reconnus dans leur travail ».
Sur demande du CHSCT régional, composé de représentants du personnel et de représentants de la hiérarchie, une enquête sur les conditions de travail est alors lancée sur les sites d'Arras, Maubeuge et Dunkerque. Rendue en septembre 2011, l'expertise décrit un manque cruel de moyens et d'appuis, « la rupture du dialogue avec la hiérarchie » qui, bien souvent, ne reconnaît pas le « travail réel » des agents.
Au sein du (petit) service inspection d'Arras, les experts comptent quatre départs en un peu plus d'un an. Ils détectent une « situation de tension avec le supérieur hiérarchique, de mal-être, de stress, sources de souffrance au travail », pointent « une perte d'autonomie et un contrôle accru », « l'absence de soutien du supérieur hiérarchique voire des désaveux publics », « des désaccords sur le sens des missions du service et sur la façon dont on les conduit ». Autant de signes d'une « situation pathogène », concluent-ils.
De mars 2010 à octobre 2011, Romain Lecoustre vit un enfer. Dans un long document de six pages retrouvé dans ses affaires personnelles, il a relaté avec précision son parcours à Arras. Il raconte les premiers incidents avec son supérieur, dès octobre 2010, et les premières crises d'angoisse. La direction lui reproche de ne pas faire « assez de procès-verbaux ». Il fait état de plusieurs incidents avec la hiérarchie, de « propos dégradants » émanant de plusieurs supérieurs. «Vos ch
via www.mediapart.fr
je ne vais pas parler des cotas ,de l agréculteur qui tue ,des syndicats qui manifeste et enfin de l inspecteur du travail qui se suicide ,mais des régles qui n éxistent plus ,cela a toujours éxisté la débrouille car pour certain perdre leur entreprise ou leur honneur au travail subir les décadences de notre société, que bien des politiques ne pourront jamais soigner car les propos qu il tiennent pour beaucoup sont tellement éloigné de la réalité du travail ,ils débattent avec des chiffres ,des subtilités ,des joutes verbales qui ne laissent pas de place pour le travailleur humain de toute origine dans notre pays et dans les autres ,les disproportions de valeur du travail donné ,apporté pour contribuer dans quelque pays ne sont pas en conformité avec la décence de vivre par son travail ,et sur ceci on nous gréffe des discours désignant l objet du trouble ,des discours faciles ,des théories bidons qui arrangent l orateur du navire ,voila ce que j entendais dans le patronnat « comme le roi » il faut diviser pour mieux régner ,c est cela seul de petit gadjet font la différence avec avant pour nous faire penser que nous sommes plus civilisé que nos ancétres ,que la morale dans toutes les « catégories sociales » a été enseigné et bien non cette enseignement n est q affabulation ,de ceux qui profite pleinement de leur statut qu il pense un instant que la collectivité à pleinement contribué sinon pour beaucoup il ne seraient pas ici autre autrement dit l ouvrier les à aidé à devenir, la morale devrait étre innée dans ce cas et ces cas hors elle ne l est pas ,des aléas dans une vie sont nombreux ,je vais vous donnez un exemple ,un boulanger qui arrivait à la retraite avait des difficultés a vendre son fond de commerce ,avec la concurence ,le nouveaux mode de vie des gens ,la consommation du pain qui dégringole ,les normes sanitaires etc il voulait se suicider il ne comprenait pas qu une vie entiére de travail n apportait rien ,le petit artisan est un travailleur comme les autres seul l erreur de penser que sa pancarte est plus grosse en conséquence son porte monnaie l est