Le glissement de la droite vers l’extrême-droite, la collusion idéologique de la première et de la seconde, ne datent pas d’hier. Il faut d’abord rappeler et répéter que De Gaulle et le gaullisme ont servi de zone de camouflage aux pétainistes et aux collaborateurs qui ont passé l’épuration sans problèmes. Le cas Papon est emblématique. Il faut également rappeler qu’il est fait trop d’honneur au Général de Gaulle lui-même, alors que ses références, ses "idées", ses valeurs relèvent de cette même extrême-droite, ce qu’un Churchill a pleinement perçu et dénoncé, pendant la Seconde Guerre
Mondiale, comme le révèle avec insistance mais nécessité Jacques Baynac, dans "Présumé Jean Moulin". Après 1945, ces hommes de droite n’ont cessé d’être dans un décalage de plus en plus grand avec la nation, comme Mai 1968 l’a révélé, en quelques jours, semaines. Sur le plan idéologique, intellectuel et moral, les principes, les objectifs et les valeurs de cette droite économique et politique sont devenus toujours plus aux antipodes de celles du peuple et des peuples.
Pour se sauver, la droite a dû instrumentaliser des problèmes, des faits divers, rangés dans les "thèmes" de, l’insécurité, l’immigration, le chômage, avec le plus entier cynisme. Car dès lors que l’insécurité diminue, les justifications quant à son contrôle et son exercice des pouvoirs disparaissent. Concernant "l’immigration" et les immigrés, le cynisme est entier, complet, profond, radical. Car les immigrés sont des hommes, des femmes et des enfants qui quittent leur pays, et principalement des pays d’Afrique vers la France, pays dans lesquels cette droite a toujours aidé et soutenu les dictateurs et les élites, spécialisées dans le détournement des fonds publics. Ensuite, une fois en France, ces immigrés, souvent clandestins, sont exploités par des entrepreneurs qui, ne les déclarant pas, les rémunèrent à des coûts inférieurs à ceux prévus par la loi : le maximum de profits pour le minimum de coûts. Dans le cadre du dumping social qui a toujours représenté le rêve ultime de l’ultra-libéralisme, ces immigrés sont également exploités puisqu’ils constituent une concurrence pour les salariés nationaux, et ainsi incitent des citoyens et salariés à en vouloir à celles et ceux qui ont encore moins qu’eux… La division du prolétariat a toujours été un objectif essentiel de cette extrême-droite. Enfin, ils sont également exploités dans les débats publics et politiques. Depuis 2002, Nicolas Sarkozy ne fait pas que "flirter" avec les idées, disons plutôt les fantasmes et les mensonges du Front National, mais très ouvertement, il instrumentalise les sentiments, les peurs et les sentiments méprisables des Frontistes pour augmenter le volume des votants disponibles pour cette droite en vue des élections qui approchent. Son "ministère de l’immigration et de l’identité nationale" sort de cet esprit de calcul, mais aussi de cette volonté de diviser les Français, comme de faire écho à tous les pétainistes, conscients ou inconscients, … Sur des principes essentiels de la politique nationale, les impôts, le droit du travail, les différences entre le programme de l’UMP et du FN sont minimes, voire inexistantes.
Désormais, il est plus que temps de ne plus accepter cette effroyable catastrophe intellectuelle, sociale et morale de l’instrumentalisation et de l’exploitation des pauvres étrangers, en développant et pensant une dialectique de ces "bons" Français qui sont étrangers à la France et à la nation, et de ces "mauvais" étrangers qui sont particulièrement français… (à lire dans la prochaine note).
A mon sens, l’amalgame ne résulte pas tant du sieur Sarkozy que des critiques hystériques qui lui sont faites.
Sur France-Info, le petit nicolas a eu le temps de préciser le contenu de sa proposition: il s’agit de regrouper les différents services en charge de l’immigration (éclaté en différents ministères, d’où une lenteur administrative et des dysfonctionnements dont les immigrés sont les premières victimes) en un portefeuille ministériel unique.
Est-ce le fait d’avoir évoqué la notion d’immigration et celle d’identité nationale dans la même phrase qui provoque cet émoi unanime? Le fait migratoire est avant tout généré par le fantasme que les populations défavorisées se font de pays comme la France, perçue comme une terre d’abondance et sans identité, universelle… ce n’est pas le cas, et il me semble nécessaire de le rappeler. La moindre des choses, le respect élémentaire qui est dûe aux individus désireux de s’installer en France est de les informer clairement sur ce qui les attend dans ce pays tant en terme économique qu’en terme de culture.
Les premières victimes de la désastreuse politique d’immigration qui prévaut en France, caractérisée par l’incertitude juridique et les conflits de service, sont les immigrés eux-mêmes, raison pour laquelle il me semble qu’un tel ministère a sa place dans le paysage politique français.
A en croire les diverses réactions de ces derniers jours, il semblerait que la France soit un modèle absolu d’intégration et que l’immigration n’aurait aucune incidence économique en France.
Il ne s’agit pas ici de stigmatiser l’immigration comme étant la problématique majeure de la France contemporaine, mais d’en prendre la juste mesure en lui dédiant un ministère.
Pardonnez moins, mais j’ai du mal à saisir pour quelle raison, si ce n’est un obscur présupposé idéologique, l’on agite à ce point le spectre de Saint Adolphe, devenu le patron des causes perdues par la gauche.
Ce Ministère, « de l’immigration et de l’identité nationale », est une vieille revendication de l’extrême-droite, et d’ailleurs, Jean-Marie Le Pen s’en est félicité. La gauche doit-elle regretter de ne pas l’extrême-droite ? ! Je ne crois pas ! Comme vous le dites, « l’immigration » est un fait, de grande importance, comme cela a toujours été le cas avec des déplacements massifs de population. Car avant d’être immigration ou émigration, il s’agit de migration, qui ne se fait pas sans raisons ni causes. L’écart des revenus, des moyens privés et publics, des droits, entre les pays dont sont originaires les immigrés, et les nôtres devient tellement toujours plus grand que, parce que ces hommes et ces femmes en ont conscience, c’est l’appel de « l’eldorado ». Pour certains, et pour la majorité d’entre eux, ils atteignent cet objectif, d’une amélioration du niveau de vie. Pour d’autres, comme pour des citoyens de notre République actuel, cette amélioration n’est pas au rendez-vous, au contraire. Ces immigrés, qu’ils soient venus en France il y a quarante ans (et maintenant ils sont Français), ou vingt ans, ou maintenant, menacent-ils l’identité française ? Non. Pour la majorité d’entre eux, ils parlent le français, ils connaissent les lois et ils les respectent, et s’ils ne les respectent pas, c’est dans la même proportion qu’un autre citoyen français qui n’a pas une origine étrangère récente. Faut-il rappeler que les récents faits divers, les récents procès, mettent en cause de « bons Français », avec nom et prénom typique ? ! Quant à « l’intégration », à quoi devaient-ils, doivent-ils ou devraient-ils s’intégrer ? Au catholicisme qui a longtemps structuré cette abominable identité française ? A la laïcité, comprise comme somme négative d’absence de croyances et d’absence de participation à des cultes sectaires ? Où est l’espace public vivant ? La police dit : circulez, il n’y a rien à voir. Je suis citoyen français, et je constate que l’espace public n’existe pas, n’est pas disponible, pour que les citoyens se rencontrent, se parlent, en somme, que l’embourgeoisement des Français est si profond, l’enfermement dans la cellule familiale, dans le cocon communautariste, est si profond, qu’il est difficile pour un Français d’être intégré ! Alors, pensez aux difficultés pour celles et ceux qui viennent d’ailleurs, et qui néanmoins y réussissent (je pense notamment à leurs enfants).
Donc :
Il n’y a pas besoin d’un ministère de l’identité nationale, car l’identité nationale n’est pas menacé, n’est pas simple, et un tel ministère renvoie à cette période collaborationniste, car c’était un cheval de bataille des pétainistes. Quant à un ministère de l’immigration, il suffit de donner des moyens aux Ministères de l’Intérieur, de la Justice et de l’Education pour, sur des objectifs différents, réussir l’arrivée des immigrés et leur intégration.
Vous ne me ferez jamais avaler les couleuvres de ce citoyen si peu français…
De ce que le petit Nicolas a décrit, le « Ministère de l’immigration et de l’identité nationale » n’aurait d’autre but, s’agissant de l' »identité nationale », que d’améliorer l’intégration avec notamment un programme d’apprentissage obligatoire de la langue, d’éléments de culture française,etc… (interview sur France Info).
Tous vos développements sur le mythe du « bon français » que souhaiterait développer Sarkozy me semblent ainsi très excessifs par rapport à la réalité du projet annoncé.
Ensuite lorsque vous dites: « Il suffit de donner des moyens aux Ministères de l’Intérieur, de la Justice et de l’Education pour, sur des objectifs différents, réussir l’arrivée des immigrés et leur intégration ».
Pourquoi ne pas envisager un ministère spécifiquement dédié à cette question de l’intégration, comme un moyen structurel plus à même de répondre à la réalité du fait migratoire que l’actuel éclatement des institutions habilités à répondre à cette problématique.
De plus vous ne semblez pas envisager un seul instant qu’il puisse y avoir une limite à l’immigration.
Je comprends vos craintes sur un plan « historique », mais rien dans les interventions de Sarkozy au sujet de ce ministère de l’immigration et de l’identité nationale ne me semble sérieusement les justifier. Peut-être avez vous des informations auxquelles je n’ai pas eu accès pour générer de telles craintes? Si tel est le cas, je vous serais reconnaissant de me renvoyer à la lecture de propos de Sakozy qui vous sembleraient de nature à justifier vos craintes.
Vous allez l’air de considérer que les propos et les propositions de M. Sarkozy sont honnêtes. J’espère que vous plaisantez. Avec le Pen et le Front National, M. Sarkozy instrumentalise les faits de l’immigration et de l’insécurité depuis 2002. Je voudrais savoir ce que vous pensez des éléments que j’ai déjà développé : préparation des conditions d’immigration des immigrés dans leur propre pays, par le soutien au développement de la grande pauvreté, puisque la « politique africaine de l’Elysée » soutient des voleurs à la tête des pays, instrumentalisation des immigrés dans le monde du travail, et instrumentalisation des immigrés dans les débats publics et politiques.
Car vous n’avez rien dit sur tous ces éléments.
Contrairement à ce que vous dites, je suis certain qu’il y a une « limite » à l’immigration, par le co-développement des pays dont les immigrés sont originaires. Pour cela, il faut cesser de soutenir les régimes fantoches qui vampirisent les richesses des nations africaines. Ce n’est pas M. Sarkozy qui réalisera ce programme, puisqu’il est candidat à prolonger la criminelle « politique » chiraquienne.
S’agissant de:
– la préparation des conditions d’immigration des immigrés dans leur propre pays=> toute personne qui envisage d’immigrer se prépare, me semble-t-il dans son pays d’origine. Il me semble logique que les consulats français soient habilités à encadrer cette préparation.
– du « soutien au développement de la grande pauvreté », puisque la « politique africaine de l’Elysée » soutient des voleurs à la tête des pays=> à vous lire, il semblerait que les pays africains seraient totalement irresponsables de leur sort, que le népotisme y serait la résultante exclusive de la politique française en Afrique. Que dire alors des subventions européennes allouées aux Etats africains?
Vous semblez par votre discours attribuer la paternité des défaites politiques de l’Afrique à la France seule… ce qui est à mon sens un raccourci fort commode pour ne pas pointer la responsabilité des dirigeants africains et de ceux qui, précisément font ce chantage à l’immigration en faisant toujours plus appel à la solidarité occidentale. Je ne souscris pas cette externalisation des problématiques inhérentes aux Etats africains, ou du moins pas dans les mêmes proportions que vous.
– l’instrumentalisation des immigrés dans le monde du travail, et instrumentalisation des immigrés dans les débats publics et politiques… : Le terme d’exploitation me semble plus approprié que celui d’instrumentalisation. Dans le monde du travail, l’emploi d’une main-d’oeuvre immigrée en situation irrégulière contribue à niveler les salaires par le bas, avec les dommages collatéraux que l’on sait en matière de chômage.
Bref, je ne partage pas votre engouement pour ce chantage éthique selon lequel la maîtrise de l’immigration passe nécessairement par la contribution à l’amélioration de la condition de vie des immigrés dans leur pays d’origine. Tout comme la France n’a pas vocation à accueillir « toute la misère du monde », elle n’a pas vocation à la résorber pour s’en préserver.
D’où mon opinion favorable à une gestion par un ministère unifié du fait migratoire. Cela n’a à mon sens rien d’inconcevable ou d’innommable. Comme tout pays, la France a le droit de gérer le flux migratoire sans avoir pour cela à verser une contribution financière aux pays d’origine des migrants. C’est un marché de dupe, comme l’a par ailleurs démontré le président Obasanjo du Nigéria dans le discours et dans les actes.
S’il doit y avoir co-développement, cela doit se faire par une relation réellement contractuelle, et non sur un apport économique contre une garantie frauduleuse de maîtrise des flux migratoires à partir des pays d’origine, garantie que des « régimes fantoches » ne sont pas en mesure de donner.
Ps : A mon tour, je me permets de réitérer ma question, dans quelle allocution de Sarkozy relative au ministère de l’immigration et de l’identité nationale celui-ci parle-t-il de la menace que l’immigration constituerait pour l’ « identité nationale »?
« Il me semble logique que les consulats français soient habilités à encadrer cette préparation. »
Tout à fait. Comme il me semble logique que tout émigration de Français vers un pays étranger soit encadré par l’ambassade du pays en question…
« à vous lire, il semblerait que les pays africains seraient totalement irresponsables de leur sort »
Absolument pas. Les membres des « élites », responsables de ces détournements financiers sont responsables, MAIS ils sont soutenus par la France, qui les reçoit et les traite avec faveur (cf. les logements dans le 16ème arrondissement de Paris).
« que le népotisme y serait la résultante exclusive de la politique française en Afrique. »
Ce soutien est la condition de possibilité de ce népotisme.
« Vous semblez par votre discours attribuer la paternité des défaites politiques de l’Afrique à la France seule… »
Et à quelques autres pays occidentaux sans aucun doute, mais particulièrement à la France dans les pays du Maghreb ou d’Afrique noire, anciennes colonies, desquels partent principalement les immigrés qui veulent venir en France.
« Le terme d’exploitation me semble plus approprié que celui d’instrumentalisation. »
Tout à fait, et c’est celui que j’avais à l’esprit, mais j’ai écrit « instrumentalisation », vous avez raison.
« Dans le monde du travail, l’emploi d’une main-d’oeuvre immigrée en situation irrégulière contribue à niveler les salaires par le bas, avec les dommages collatéraux que l’on sait en matière de chômage. »
Exact. Mais que faites-vous de la responsabilité des décideurs économiques français, soutenus par cette droite et par Sarkozy ? Connaissez-vous beaucoup de patrons voyous en prison ?
« Bref, je ne partage pas votre engouement pour ce chantage éthique selon lequel la maîtrise de l’immigration passe nécessairement par la contribution à l’amélioration de la condition de vie des immigrés dans leur pays d’origine. Tout comme la France n’a pas vocation à accueillir « toute la misère du monde », elle n’a pas vocation à la résorber pour s’en préserver. »
Bien évidemment que si, sinon, vous n’empêcherez jamais cette immigration illégale de continuer et d’augmenter !
« D’où mon opinion favorable à une gestion par un ministère unifié du fait migratoire. Cela n’a à mon sens rien d’inconcevable ou d’innommable. »
Ce qui est inconcevable et innommable, c’est de coupler cela avec « l’identité française » et d’exiger de ces immigrés qu’ils parlent, avant de venir ou au moment de leur installation, le français. Que se passerait-il si ces pays demandaient la même chose aux Français ? ! Vous voulez émigrer au Sénégal, apprenez le wolof ou le peul ? !
« Comme tout pays, la France a le droit de gérer le flux migratoire sans avoir pour cela à verser une contribution financière aux pays d’origine des migrants. C’est un marché de dupe, comme l’a par ailleurs démontré le président Obasanjo du Nigéria dans le discours et dans les actes. »
Il ne s’agit pas de verser une contribution financière aux pays, mais le plus directement possible, aux personnes, pour aider à créer un réseau économique (cf. les propositions de Ségolène Royal sur le sujet).
« S’il doit y avoir co-développement, cela doit se faire par une relation réellement contractuelle, et non sur un apport économique contre une garantie frauduleuse de maîtrise des flux migratoires à partir des pays d’origine, garantie que des « régimes fantoches » ne sont pas en mesure de donner. »
Il ne s’agit pas d’obtenir des garanties contractuelles aussi vites oubliées dès que signées mais que les hommes, les femmes et les enfants de ces pays bénéficient d’un développement économique, social et sanitaire qui les satisfasse et leur permettent de vivre chez eux, ce qu’ils souhaitent.
Enfin, une question : est-ce que les problèmes de « l’immigration » sont, à vos yeux, déterminants dans votre choix pour les prochaines élections ?
« Mais pourquoi lier immigration et identité française ?
Parce que la politique de l’immigration, c’est l’identité de la France dans 30 ans. Ceux qui nous rejoignent doivent la respecter, tout en apportant ce qu’ils sont. Nous ne voulons pas brader les valeurs de cette identité française. Un pays se construit par vagues successives d’immigration. Il est cohérent de vouloir rénover l’intégration à la française en rappelant que la France n’est pas seulement une démocratie où seule compte la loi de la majorité, c’est aussi une République avec des principes et des valeurs. La rupture que je propose, c’est de parler sans tabou. Je suis le candidat qui exprime les idées que pensent et que portent les Français. »
Va t-on demander aux Français émigrés de connaître les valeurs de l’identité sénégalaise, etc, et de les respecter ? Quelles sont-elles ces valeurs, et que sont les valeurs françaises ? Sarkozy ne le dit pas !
« « Cette mesure juste est mise en place aux Pays-Bas depuis mars 2006 et est actuellement envisagée par le Danemark et l’Allemagne. Elle constitue la proposition n° 1 de mes dix propositions pour réussir l’intégration en France, toutes inspirées des bonnes pratiques de nos partenaires » rappelle le secrétaire national de l’UMP dans un communiqué. »
http://www.u-m-p.org/site/index.php/ump/s_informer/actualites/immigration_des_cours_de_francais_avant_de_venir_en_france
Cette manipulation des faits et des problèmes d’immigration est écoeurante. A aucun moment, Sarkozy ne parle de celles et ceux qui viennent en France et qui ne sont jamais ennuyés par la police et la justice, parce qu’ils sont riches, et je pense notamment aux princes saoudiens qui ne respectent pas les valeurs de la France ! Va t-on demander aux princes saoudiens de parler le Français avant de venir en France ?
Ces « propositions » sont totalement démagogiques, et, si les autres pays devaient adopter de telles mesures à l’égard des Français qui veulent émigrer, nous serions dans une belle panade !
Un ministère de « l’identité française » en systématiserait une vision, une conception particulière. Que veut y mettre Nicolas Sarkozy? Moi, je m’inquièterais. Notre identité est ce que l’on y met. Elle n’est pas un dogme avec des tables de lois à respecter sinon on rentre dans quelque chose totalitaire, un diktat d’une vision qui s’impose aus autres et qui peut devenir un chantage… Je suis français, Le Pen l’est aussi, Sarkozy de même, et je ne partage pas la même « identité française » qu’eux;nous n’avons pas la même et j’en suis heureux. Qu’ils la gardent bien au fond à droite… et qu’ils ferment bien la porte derriere eux…
Nico,
L’identité, est une notion qui fait partie de celles dont l’apparence est celle de la simplicité, mais dès que l’on commence à la penser sérieusement… L’identité de soi, en tant qu’identité biologique, peut être décrite par des éléments sans doute fondamentaux, mais suffiraient-ils à expliciter ce que nous pouvons découvrir et penser sur notre identité ? L’identité « nationale » tient elle aussi à l’ensemble des phénomènes qui font-la-nation. Mais précisément quels sont-ils ? Il semble que la langue française soit constitutive de la nation, mais alors comment comprendre que des étrangers la connaissent, la parlent et l’écrivent mieux que des « Français » ? Comment comprendre que des Français même cultivés puissent être responsable de l’affaiblissement de la langue, dans la mesure où ils se moquent totalement de la culture, de la lecture ? Et parmi les hommes politiques de droite, …
L’immigration est le pendant de l’émigration, parce qu’il y a des migrations humaines. Les Français, sous l’influence d’extrémistes, voudraient placer des barrières de plus en plus difficiles à franchir pour accéder à la France et devenir Français, voudraient exiger des étrangers qui viennent en France une imitation de nos comportements, habillements, … Mais si les pays dont sont originaires ces immigrés nous demandent la même chose, où est la … liberté ? On sait bien que pour beaucoup trop de Français, et y compris pour de pseudo-libéraux comme le sieur Sarkozy, nos libertés importent peu, au contraire. Et que serait-il advenir des Sarkozy si un tel Ministère avait existé alors qu’ils voulaient venir s’installer en France ? Peut-être que le petit Nicolas a raison, un tel Ministère est une nécessité, s’il eut pu nous éviter de voir sa famille s’installer en France. Il y a quand même pas mal d’audace de la part de cet « immigré de deuxième génération », pour parler la langue de celles et de ceux qui veulent toujours rappeler que les hommes et les femmes ont des origines, étrangères, à parler « au nom de la France », et en tant que Français, alors qu’il n’a jamais rien fait de remarquable pour cette France. Je le crois, de toute façon, prêt à tous les mensonges et à toutes les manipulations pour parvenir à sa fin, être Président. Et ce jour-là, dramatique, il oubliera bon nombre de ses promesses, et par contre, il engagera le pays dans les chemins de nombreuses et dramatiques confrontations. En un sens, il a raison, quand on est aussi peu français, c’est-à-dire quand on ne respecte pas les principes de son Histoire et de son régime (liberté, égalité, fraternité), quand on ose violenter sa mémoire par des mélanges et des amalgames que l’Histoire même a rejeté, on a une obligation, si ce n’est de partir, mais au moins de se taire, mais il parle beaucoup, et avant de le faire taire, puisqu’il y en a si peu qui lui répondent de manière systématique, argumentée…
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-883989,0.html
« Dans son roman 1984, Orwell décrit plusieurs ministères institués dans le pays totalitaire Océania : le ministère de la vérité, celui de la paix, de l’amour, de l’abondance. Nicolas Sarkozy, candidat à la présidence de la République, vient d’allonger cette liste en promettant de créer, s’il était élu, un « ministère de l’immigration et de l’identité nationale ». Orwell précise que les nouveaux ministères sont désignés en « novlangue » par des abréviations : Miniver, Miniamour, et ainsi de suite ; c’est à cette série qu’appartiendrait le nouveau Minident.
Pourquoi jugeons-nous indésirables les ministères imaginés par Orwell ? »
Un ministère indésirable dans une démocratie libérale, par Tzvetan Todorov
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-823448,36-883988,0.html
« Je crois que le thème de l’identité française s’impose à tout le monde, qu’on soit de gauche, de droite ou du centre, de l’extrême gauche ou de l’extrême droite. C’est un problème qui se pose à tous les Français. D’ailleurs, à chaque instant, la France vivante se retourne vers l’histoire et vers son passé pour avoir des renseignements sur elle-même. Renseignements qu’elle accepte ou qu’elle n’accepte pas, qu’elle transforme ou auxquels elle se résigne. Mais, enfin, c’est une interrogation pour tout le monde.
II ne s’agit donc pas d’une identité de la France qui puisse être opposée à la droite ou à la gauche. »
L’identité française selon Fernand Braudel
Pour revenir au sujet initial, quel est le crime éthique de Nicolas Sarkozy ?
Avoir rappelé trois critères nécessaires à l’entrée d’un étranger en France :
– qu’il puisse la loger,
– qu’il dispose d’un emploi
– qu’il connaisse des rudiments de langue française
Tout étudiant français désirant étudier à l’étranger est soumis aux mêmes critères : il doit justifier de ressources suffisantes (bourse, promesse d’emploi…) , d’un niveau de langue pertinent (TOEFL par exemple), et d’une résidence dans le pays d’accueil.
J’ai beau écouter les arguments opposés à cette notion d’identité nationale – comme si la nation où l’on vit n’était pas appelée à structurer une part de notre identité, comme si la nation était une entité neutre…-, regarder les uns et les autres agiter le spectre de Vichy, je n’y vois qu’une vague d’hystérie politique.
Lorsque je compare les discours de Sarkozy aux critiques qui lui sont opposées, je ne saisis pas où est le lien. Entre le syncrétisme et l’art conjuratoire, peut-être… J’ai de plus en plus l’impression d’assister à une illustration en temps réel de « La force du préjugé » de Taguieff.
Ps : S’agissant du népotisme évoqué lors de notre précédente discussion, il me semble que vous faites totalement abstraction de deux facteurs qui ne peuvent être imputés à l’influence européenne. Ce népotisme, qui peut se définir en termes politiques comme une indifférenciation de l’intérêt privé et publique, n’est en somme qu’une traduction politique, qu’une résurgence du « tribalisme ».
La corruption qui en résulte, aggravée par la constitution d’Etats néo-patrimoniaux où la propriété privée des chefs d’Etats se confond avec celle de l’Etat même, ne doit pas tant aux subsides français qu’à des éléments consubstantiels aux sociétés africaines. Bref, une autre histoire d’identité, une autre histoire tout simplement… raison pour laquelle un ministère chargé du fait migratoire aurait à mon sens toute légitimité à exposer les valeurs républicaines aux nouveaux migrants.
1 Qu’ils puissent se loger : mais c’est lié au fait qu’ils aient des revenus, et comme ils travaillent, souvent sans être déclarés, phénomène majeur que j’ai déjà évoqué et sur lequel vous ne répondez pas;
– qu’ils aient un emploi : vous voulez dire qu’ils aient des revenus et ne soient pas des SDF-immigrés ? Mais je reviens sur ce que je viens de dire à l’instant, bien souvent, ils travaillent, mais sans être déclarés par des employeurs qui profitent d’eux, pour moins les payer, pour ne pas payer les charges. Avoir un emploi et avoir des revenus, ce n’est pas la même chose, puisqu’il y a des étrangers fortunés qui viennent en France, sans travailler… Et pour ceux-là, il faut des règles ?
Donc, dans les faits, les immigrés, légaux ou non, travaillent et se logent. Donc le projet de Nicolas Sarkozy ne change rien à ce qui se passe… Quant aux rudiments concernant la langue française, vous n’avez pas répondu à ce que je vous ai rétorqué : les Français devront-ils faire de même, lorsqu’ils s’installeront à l’étranger ? Et les Sarkozy auraient-ils eu accès au sol national s’ils avaient dû parler français avant même de venir en France ? ! C’est totalement ridicule et méprisable.
Une colère, un refus, un rejet, c’est de l’hystérie pour vous ? Non, personne n’a appelé à éliminer les fous qui colportent ce genre d’idées, ce serait, là, de l’hystérie, mais il y a un rejet d’une instrumentalisation de cette notion, sur laquelle le sieur Sarkozy serait bien incapable d’avoir la moindre démonstration construire, et avec laquelle il serait tout aussi incapable de justifier la nomination de ce ministère.
Madame Weil en a même été indisposé par le bruit et l’odeur…
Je n’ai pas le temps de répondre à ce que vous développez sur le népotisme et la corruption, j’y reviendrai plus tard.
Je ne comprends pas votre position. Le fait que le candidat à l’immigration, selon les critères envisagés par Sarkozy, doive justifier d’un emploi (déclaré donc) pour entrer sur le territoire n’est il pas de nature à précisément éviter cette exploitation par des entreprises peu scrupuleuses?
« Quant aux rudiments concernant la langue française, vous n’avez pas répondu à ce que je vous ai rétorqué : les Français devront-ils faire de même, lorsqu’ils s’installeront à l’étranger ? »
Il me semble vous avoir déjà répondu avec l’exemple donné pour le cas des étudiants souhaitant étudier à l’étranger. Ce minimum requis en matière de langue est déjà une réalité administrative pour les migrants français, et au surplus d’un bon sens élémentaire.
Par contre, il y a effectivement une réponse à laquelle je n’ai pas répondu, concernant l’importance à mes yeux du fait migratoire dans l’avenir politique français. Bien évidemment, il ne s’agit pas de la question principale, et c’est précisément parce qu’elle ne l’est pas encore (le marasme économique et le déficit de la citoyenneté me préoccupent davantage) qu’il convient de s’en saisir dès aujourd’hui.
Bref, bien que je n’accorde qu’un crédit très limité au petit nicolas pour la gestion du ministère litigieux, sa création me semble néanmoins pertinente, sous réserve que l' »identité nationale » évoquée soit synonyme de « citoyenneté ».
Pour éviter de tourner en rond, il faut répondre à des questions : quels sont les documents et les droits par lesquels un étranger peut venir en France ? Tout déplacement d’un étranger, court ou long, est, comme les autres pays du monde, encadré. Il n’y a pas besoin d’un ministère de l’immigration, puisque l’immigration légale est d’ores et déjà encadrée. Donc Sarkozy veut faire ce qui existe déjà, mais dans le cadre d’un nouveau ministère dont la dénomination est méprisable, républicainement impossible. Donc Sarkozy veut surtout suggérer que ce Ministère aura pour tâche surtout de percevoir, mesurer et encadrer l’immigration illégale. Le Ministère de l’Intérieur et le Ministère de la Justice, ainsi que l’OfPRA s’occupent de cela, pour des problèmes et des objectifs différents. Pouvez-vous donc m’expliquer la NECESSITE de disposer d’un tel ministère, tel que Sarkozy l’a énoncé ? Pour moi, 50% de ses engagements ne sont pas destinés à être instaurés, car il ne s’y intéresse même pas. La seule chose qui l’intéresse, c’est de devenir président, et le jour où il le serait, il fera un beau et profond bras d’honneur au peuple français.
« Il me semble vous avoir déjà répondu avec l’exemple donné pour le cas des étudiants souhaitant étudier à l’étranger. Ce minimum requis en matière de langue est déjà une réalité administrative pour les migrants français, et au surplus d’un bon sens élémentaire. »
Ah oui ? Dans l’Union européenne ? Au Japon ? Dans les pays africains ? Vous plaisantez sans doute. Car les Français sont parmi les peuples qui résistent le plus à l’apprentissage des autres langues…
Et concernant le marasque économique et le déficit de citoyenneté, vous trouvez dans le programme de Sarkozy des perspectives réjouissantes ?
Ce n’est pas mon cas…
http://w-next.typepad.com/whatsnext/2007/03/sgo_passe_la_vi.html
SARKO est représenté en Allemagne par l actrice Dianna Frank, ayant jouée dans « LE CLOWN », un film d’ action très riche en explosions:
http://www.clown-derfilm.de/
http://www.sarkozy.fr/video/index.php?intChannelId=19&intVideoId=582
http://www.diana-frank.info/
Honni soit qui mal y pense