Son histoire est absurde, terrible, et en dit long sur le sort qui est fait, aujourd’hui encore, aux plus faibles parmi les faibles.
Emprisonné à tort, violemment battu par un codétenu, laissé inconscient, puis mal pris en charge sur le plan médical, Slaheddine El Ouertani, 39 ans, est aujourd’hui handicapé à vie, et se bat pour faire reconnaître les torts de l’administration pénitentiaire. Et comme souvent, dans ce type d’affaires, la justice fait preuve d’une inertie qui confine à la négligence coupable.
Les malheurs de ce Tunisien sans papiers commencent en 2008, lorsqu’il se retrouve enfermé au centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes, près de Paris. Le 21 juin, un de ses compatriotes, Salem Souli, est retrouvé mort dans sa chambre dans des conditions peu claires, et des incidents éclatent entre retenus et policiers. Les premiers mettent le feu à des matelas, et le CRA part en fumée, le 22 juin 2008.
La machine judiciaire se met en branle. Soupçonnés d’avoir pris part aux incidents, une dizaine d’étrangers sont mis en examen pour « destruction de biens par incendie » et « violences sur agent de la force publique » (lire notre article ici).
C’est le cas de Slaheddine El Ouertani,
via www.mediapart.fr