Hollande: cap sur le néolibéralisme ?- Page 1 | Mediapart

Il n’empêche que, malgré ce grand désordre, malgré ce climat politique sans précédent qui, alimenté par des affaires à répétition et tout autant de couacs désastreux, s’apparente à celui d’une crise de régime permanente, les mesures économiques, aussi mal préparées soient-elles, finissent par s’inscrire dans une logique, toujours la même. Et cette logique-là, il n’est pas absurde de s’appliquer à comprendre ce qu’elle est. Alors, même avec précaution, participons à notre tour au quiz en vogue, et appliquons-nous à qualifier cette politique économique.

Serait-elle donc réformiste ? Ou l’aurait-elle été, au moins dans les premiers mois du quinquennat ? La réponse ne fait guère de doute : ce ne fut le cas à aucun moment, pas même dans les premières semaines après l’accession de François Hollande à l'Élysée. Et c’est sûrement le signe distinctif majeur de ce pouvoir socialiste, par rapport à tous ceux qui l’on précédé. Si en 1936, poussé par la grève générale, le gouvernement de Léon Blum a pris des mesures progressistes, avant de rendre les armes face aux « 200 familles », et de « capituler face aux banques », selon la formule du socialiste de gauche Marceau Pivert ; si le gouvernement de Pierre Mauroy a cherché à conduire en 1981 une politique de gauche, avant de se fracasser contre le mur de la contrainte extérieure, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, lui, a rendu les armes dès le premier jour, s’il n’est pas passé avec armes et bagages dans le camp d’en face.

Que l’on veuille bien faire la liste de tous les reniements, des abandons, des promesses bafouées ! L’histoire de ce pouvoir socialiste se résume à celle des déceptions qu’il a suscitées dans son propre camp. De l’austérité budgétaire et salariale jusqu’au « choc de compétitivité », qui a apporté 20 milliards de crédit d’impôt aux entreprises, en passant par le relèvement de l’impôt le plus injuste qu’est la TVA, la trahison des ouvriers de Florange, l’accord de flexibilité du travail, le renoncement à la « révolution fiscale » ou à la partition des banques…, tout s’est fait à rebours de ce que François Hollande avait promis. Il s’était engagé à faire de la finance son ennemi ; il l’a servie avec servilité ! Et c'est en cela qu'on peine à relever un soi-disant virage dans la politique du chef de l'État (lire La duperie de François Hollande).

via www.mediapart.fr

0 0 votes
Évaluation de l'article
S’abonner
Notification pour
guest
0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Translate »
0
Nous aimerions avoir votre avis, veuillez laisser un commentaire.x