http://www.lafabrique.fr/catalogue.php?idArt=462
Lorsque les partisans (De Morny, qui contribuera à développer une grande bourgeoisie opulante sur les hauteurs de Paris, par exemple à Viroflay) de Louis Napoléon décident d'attaquer tous les Républicains et de prendre tous les pouvoirs en France par la force, "on" dit que peu se sont opposés, et, parmi les bourgeois, qui se retrouveront aux côtés des Communards en 1871 mais surtout face à eux et contre eux, "on" dit aussi que le peuple ne s'est pas soulevé, a "laissé faire" et qu'il doit payer. Victor Hugo est un ex "pair de France", né avec une cuillère en argent dans la bouche et dont la jeunesse dorée parisienne a été mondaine. Pendant quelques jours, Hugo va participer à la lutte et va haranguer, mais les forces militaires opposées sont massives et débordent les républicains. Après, la répression est féroce, et Louis Napoléon fait condamner ou expédie "au diable", en Algérie, beaucoup de celles et ceux qui auront été arrêtés, partout en France.
http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=3143
"Après de Gaulle, Hugo. D@ns le texte ne termine pas sa saison avec
des seconds rôles ! Après le politique entré en écriture, l'écrivain qui plonge
en politique, autour des deux figures communes du refus solitaire, et de
l'exil.
"Est-il possible d’être à la fois «acteur, témoin et juge» de
l’Histoire, en l’occurrence de la période qui suit le coup d’Etat de Louis
Napoléon Bonaparte, comme le revendique Victor Hugo dans Histoire d’un
crime (sous-titré «la déposition d’un témoin»)? Pour décrypter cette œuvre
(souvent méconnue), nous avons convié Jean-Marc Hovasse, biographe passionné,
spécialiste de l’écrivain et auteur de la préface de la réédition d’Histoire
d’un crime, en 2009, aux éditions de La Fabrique. Tiens, les
éditions de La Fabrique ? Les mêmes, qui publiaient l'an dernier "l'insurrection
qui vient", (dont le fondateur Eric
Hazan est déjà venu nous entretenir) ? Oui, les mêmes. Et Judith Bernard
entend bien, avant toute chose, faire vibrer les troublantes résonances
contemporaines du texte : est-ce l’actualité politique qui a conduit à sa
réédition ? «C’est une coïncidence, le texte n’était plus disponible en
poche alors qu’il existe par exemple dix éditions des
Châtiments!», répond Hovasse. Retour à la charge, une heure plus
tard : «Que pensez-vous du rapprochement qui a déjà été fait entre Nicolas
Sarkozy et Napoléon?». «Peut-être pour le côté paillettes de l’Elysée»,
concède Hovasse. «Mais je pencherais plutôt pour un parallèle entre Vichy et
le Second Empire».
Histoire d’un crime reste le produit hybride de l’histoire et de
l’urgence. Véritable invitation au soulèvement populaire, l’ouvrage publié 25
ans après le coup d’Etat de 1851, a été écrit en deux temps: d’abord durant
l’exil (à Bruxelles puis à Jersey), puis complété lors de l’opposition de Hugo à
Mac Mahon.
Fins limiers, Judith et son invité traquent méticuleusement les empreintes
qui trahissent le romancier sous l’historien: une description trop précise d'une
cellule de prison pour celui qui l’a fort peu fréquentée -"mais il les avait
visitées en tant que parlementaire" nuance Hovasse- une éloquence trop
brillante pour être vraiment celle des gens du peuple, ou encore l’omniprésence
impossible de l’auteur. A travers cette mise en scène, c'est le talent du
romancier qui prend le dessus. " Il y a beaucoup de liens entre
Histoire d'un crime et Les Misérables. C'est sur les
barricades que Hugo a croisé Gavroche", précise Hovasse.
Une heure: à peine le temps pour l'émission d’éplucher ce monument
d’introspection politique de plus de 700 pages, pour révéler un Hugo qui oscille
de l’imposture au génie, un résistant paradoxal qui prône les armes mais refuse
de s’en saisir lui-même, un acteur, certes, mais en quête d’influence plutot que
de pouvoir."