« Dracula l’Immortel », la rencontre mystérieuse et remarquable entre l’Histoire et l’histoire, note 2

Il fallait le percevoir, puis oser. D'un côté, un personnage, devenu une légende, "Dracula", de l'autre, un pseudo, jamais identifié, "Jack L'Eventreur". La "fiction" – "l'Histoire". Mais "la fiction" fait l'Histoire, la fiction se nourrit de l'Histoire, et l'Histoire est aussi une "fiction" – une invention, une création. Qu'il y ait des êtres, sanguins, qui en aient le goût (celui des autres). Le Vampire en vit, Jack l'Eventreur l'a fait couler, comme l'encre de la presse. Il fallait le percevoir, puis oser. Rien que pour ce "lien", leur livre est une réussite. Par contre, il est évident que le temps a passé. Bram Stoker a écrit son livre à quelques petites années de l'apparition du cinémato-graphe, Dacre Stoker et Ian Holt ont écrit un livre cinémato-graphique. Les chapitres du premier peuvent être longs, ses descriptions précises. Les chapitres des seconds sont brefs, évoquent clairement des situations, des actions, avec et par la foule de personnages. Leur livre n'est pas LA suite, mais UNE suite, originale. Si on aime le roman original et la légende, on ne peut qu'apprécier la renaissance du personnage et de son monde, et le fait qu'il permet de penser enfin et le vampirisme, en général (y compris dans la Nature), et en particulier, et l'importance des actes criminels à l'époque moderne (en général, dans l'Histoire, comme avec les guerres et en particulier).

LUCYWESTENRA

http://www.myspace.com/djoyce2

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Vladkergan
Vladkergan
15 années il y a

Le lien entre Jack l’Eventreur et Dracula n’est ceci dit pas nouveau, Dacre Stoker et Ian Holt arrivent après de nombreux romans qui ont déjà confronté les deux figures victorienne, la créature littéraire et la créature judiciaire, notamment dans le Anno Dracula de Kim Newman, qui est bien plus intéressant (on est dans le domaine de l’uchronie, pas de la suite ni du pastiche), autant au niveau littéraire que scénaristique.
Je n’envisage pas, malgré mon précédent message que je ne voudrais pas voir mal compris, cette suite comme une honteuse trahison, chacun est libre d’apporter sa pierre à l’édifice, mais je trouve qu’une fois de plus le marketing a enjolivé les qualités réelles d’un livre, l’argument de la suite écrite par le descendant de Stoker étant un peu facile. La plume ne se transmet pas par le sang, à l’instar du vampirisme.
Néanmoins il y a de bonnes choses dans ce roman, certaines scènes ayant vraiment une dimension cinématographique qui la place d’emblée dans notre époque, tandis que le roman de Stoker est indissociable de la littérature victorienne (mais a contrario, il est, lui passé à la postérité, ce dont je doute pour cette suite).
J’ai eu proche de moi un exemple amusant de la dimension prise par la communication autour du bouquin. Une amie libraire, lors de la sortie du Holt/Stoker, s’est vue plusieurs fois demande « le tome 1 », ce qui renforce ce que je dénonçais dans mon précédent message : ce roman a été présenté comme LA suite officielle du roman de Stoker. Argument commercial s’il en est, qui, avec les moyens d’aujourd’hui, aura eu l’effet escompté, mais pas au bénéfice du style et de la qualité littéraire.
Que Dracula l’Immortel soit un roman sympathique, je ne dit pas non, mais il ne s’agit pas, selon moi, de grande littérature.

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