S’il n’est pas question d’enfoncer les portes ouvertes du café philosophique avec une citation de Nietzsche à propos de "l’éternel retour" ou "répétition du même", c’est qu’il faut souhaiter au XV français, après avoir battu les All-Blacks comme leurs précédecesseurs de 1999, que samedi prochain, face aux Anglais, ceux-ci ne parviennent, eux aussi, à répéter leur victoire de 2003, mais surtout parce que la similitude du scénario de cette victoire-défaite (première mi-temps dominée par les All-Black et renversement de cette domination en seconde période) ferait oublier les profondes différences entre ces deux victoires. En 1999, les All Blacks furent emportés par une furia dévastratrice, comme le prouve l’ampleur du score, 42-31. Les 15 joueurs étaient aimantés par l’en-but all black, et tout leur réussissait, comme cet incroyable rebond pour l’essai de Christophe Dominici. Samedi, la victoire française est autant le fruit des efforts et du talent des joueurs français que l’incapacité des All Black à marquer sur leurs "temps forts", comme par exemple en passant un drop dans les 10 dernières minutes. C’est qu’ils étaient, comme en 1999, certains de battre leurs adversaires, et certains de marquer un nouvel essai, comme le fit le troisième ligne So oialo. Las ! Le rugby est un sport qui se plaît à fouler au sol les certitudes. Graham Henry a commis son lot d’erreurs, comme certains de ses joueurs, en ne titularisant pas Doug Howlett, l’un des meilleurs ailiers du monde et de cette Coupe du Monde, alors que Bernard Laporte faisait rentrer au moment parfait un Fredéric Michalak qui, à peine sur le pré, filait vers l’en-but All Black avant, avec une lucidité remarquable, de ne pas insister dans une course qui allait être coupée, pour faire un demi-tour sur lui-même et offrir le ballon à son coéquipier Yannick Jauzion qui, lancé, se laissait tomber dans l’en-but. Graham Henry a également commis l’erreur de ne pas autant insister que l’entraîneur français sur l’absolue nécessité de ne pas commettre des fautes sanctionnables et sanctionnées. C’est ainsi que, auteur du premier essai All Black, Mac Alister commettait une faute gravissime, parce qu’inutile, contre Yannick Jauzion (pour l’empêcher de marquer alors que le joueur français ne pouvait pas le faire) et se retrouvait ainsi exclu pour 10 minutes du terrain de jeu. Samedi prochain, face aux Anglais, il faut espérer que les joueurs français sauront continuer dans cette voie et que, pour le choix des 15 premiers titulaires, l’entraîneur français saura opérer des changements, justifiés pour des raisons différentes (nature de l’adversaire, état de forme, etc), malgré et contre l’adage idiot que "l’on ne change pas une équipe qui gagne".
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- Du rugby, des aristocraties, de la Coupe du Monde, France-Nouvelle Zélande, note 12
A votre avis, pourquoi suis-je persuadé depuis le début de cette coupe du monde que le sélectionneur zéo-zed s’appelle Grant Williams, qui était un acteur américain de moindre importance…
Très bonne question, à laquelle vous êtes le seul à pouvoir répondre !
hqhqhqhqhqhqhq en version qwerty
j adore lq citation sur begbeider et artaud
Ludique et donc sérieuse !