Selon Mario Ledesma, "ils étaient pétrifiés". Ils – le quinze français. Avec une Coupe du Monde en France, un premier match d’inauguration à Saint-Denis face au quinze argentin, les joueurs français étaient attendus par les amateurs et leurs supporters, et, face à l’évènement, ils sont rentrés sur le terrain, liquéfiés par… – ? Les amateurs et supporters tentent de comprendre pourquoi des Français, face à un évènement, ne sont pas galvanisés, sublimés, ni transcendés, mais s’affaiblissent, au point de faire tout à l’envers, depuis la première minute jusqu’à la dernière. Car, pour un tel match et face à une telle équipe, redoutable, il était essentiel que l’entame soit parfaite, avec un engagement sans faille. Au contraire, les joueurs français ont laissé leurs adversaires mettre la main sur le ballon. Le demi d’ouverture, David Skrela, n’a pas donné de l’air à son équipe, incapable de renvoyer les argentins dans leur 22 mètres. Sur les impacts, les joueurs français ne faisaient pas systématiquement reculer leurs adversaires. Et puis il y a eu la perle du match : le troisième ligne Remi Martin vient au soutien de Damien Traille, auteur d’une remarquable perçée, Martin prend la balle, et la transmet à un argentin ! Alors que l’équipe de France était en situation de marquer un essai, elle en encaisse un ! Après, les Français ont offert des pénalités à leurs adversaires, ils n’ont pas réussi à passer la totalité des pénalités en leur faveur, l’arbitre a ignoré un certain nombre de fautes au sol des Pumas, deux attaques françaises ont avorté, les remplaçants comme Chabal ont perçu depuis le bord du terrain que leurs coéquipiers commettaient certaines erreurs, et une fois sur le terrain, les ont répété… Il n’en fallait pas plus, la coupe était pleine, et, sans génie, le quinze argentin remporte une victoire de rapine, mais une victoire néanmoins. Désormais, il n’y a plus un titulaire, les remplaçants peuvent gagner une place, mais le "coaching" de l’encadrement, catastrophique, sera t-il meilleur et enfin efficace, rien n’est moins certain… Et pendant ce temps, les All Blacks atomisent des Italiens qui semblent jouer sans avoir le moindre sens de … l’honneur (il faudrait peut-être demander quelques conseils à la mafia calabraise).
Une réjouissance, signée Francis Marmande :
« Des trotskistes dans le XV de France
Jouer mal, c’est une chose. Revenons à notre France-Argentine (12-17) perdu par le prétendant à la finale en ses terres (le XV de France). Jouer comme l’équipe de Bernard Laporte, futur-ex-sous-ministre de « M. Omniprésent », déjouer à ce point, ne relève ni du bien ni du mal : jouer avec cette sottise, cette application dans le mauvais choix, cette soif de perdre, ce talent du mauvais placement et des remplacements encore pires, ce goût de se faire grotesque qui ne ment jamais, déjouer ainsi devant 14 millions de télécaptifs qu’il s’agit de convertir, mérite quelque réflexion.
Thèse numéro 1 (…pour lire la suite, suivre le lien url)
«Cher Guy Môquet, je t’écris…»
Réaction à la lecture de ta lettre dans un vestiaire du Stade de France avant le match de rugby
Par Antoine Vitkine, écrivain et réalisateur de documentaires.
QUOTIDIEN : mercredi 12 septembre 2007
19 réactions
je t’écris pour te demander pardon. Il y a quelques jours, on a lu la lettre que tu as envoyée à tes parents, il y a soixante-six ans, juste avant de mourir assassiné par les nazis auxquels, au risque de ta vie, tu avais décidé de résister, à 17 ans seulement. Ta lettre, on l’a lue dans les vestiaires d’un stade, aux joueurs d’une équipe française de rugby, avant un match très médiatisé qui les opposait à une autre équipe, l’Argentine.
Tu es surpris ? Quel rapport entre cette lettre, que tu as rédigée l’âme déchirée dans la crasse d’une geôle nazie, et le match d’ouverture d’une Coupe du monde de rugby ? S’agissait-il d’appeler les joueurs à se sacrifier pour leur patrie, comme toi tu étais supposé l’avoir fait, toi qui pourtant t’es moins sacrifié pour la patrie que pour la liberté et la dignité de tous les hommes ?
Le rugby, ce sport que l’on pratiquait à ton époque, s’est-il changé en un demi-siècle en lutte contre la barbarie ?
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