Les premières réactions aux Etats-Unis après l'annonce de l'accord survenu tard dans la soirée de dimanche sont aussi très critiques. Dès les premières heures, le New York Times signait un éditorial virulent sous le titre «un accord épouvantable pour échapper au chaos». «Il y a peu à saluer dans cet accord entre les dirigeants du Congrès et la Maison Blanche, hormis qu'il soit advenu. Le compromis devrait éviter un catastrophique défaut immédiatement et probablement jusqu'à la fin de 2012. Pour le reste, c'est une quasi complète capitulation face à la prise d'otage des républicains extrémistes. Cela va toucher les programmes pour les classes moyennes et les pauvres et menacer la reprise économique», écrit le quotidien new-yorkais.
Dès l'annonce, l'ancienne chef de file des démocrates à la chambre des représentants, Nancy Pelosi, qui s'était fait remarquer au moment de la crise financière par ses volontés d'encadrer Wall Street, a pris aussi ses distances. «Il faut regarder jusqu'où on peut soutenir cet accord», a-t-elle prévenu, laissant en suspens le vote d'une partie des démocrates.Car l'accord obtenu dimanche soir est bâti sur les renoncements politiques et économiques des démocrates et de la Maison Blanche. Pendant des semaines, face à des républicains qui avaient transformé la question du relèvement du plafond de la dette, qui devait être une simple formalité, en un enjeu politique majeur, les démocrates avaient défendu des principes qui semblaient intangibles: la maîtrise tout à fait souhaitable des déficits ne pouvait passer par la seule réduction des dépenses. Les hauts revenus devaient aussi être associés à l'effort national, nombre de niches fiscales devaient être supprimées et les impôts devaient être relevés. Dans le même temps, le programme de sécurité sociale, Medicare, mesure phare de la présidence Obama devait rester intouché.
via www.mediapart.fr