Dans la toute jeune revue
«Carbone», publiée par les Editions
Le Mort-qui-trompe, Jean-Pierre Andrevon répond aux questions
d’Axelle Felgine, concernant son oeuvre, et son obsession d’une
post-humanité. En effet, Jean-Pierre Andrevon a publié
plusieurs ouvrages dans lesquels le lecteur et la lectrice se
trouvent plongés dans une situation où les hommes ne
sont plus que des survivants, en petit nombre, duquel le bruit de la
civilisation a disparu. Rendus à ce silence éternel des
espaces infinis, les derniers peuvent s’angoisser et ne se gênent
pas pour le faire, en se demandant s’ils ne sont pas les derniers
tout court, comme se le demandent les héros de Malevil. Dans cet entretien,
Jean-Pierre Andrevon fait feu de tout bois contre la bête
humaine qui traîne sa bosse et sa crasse dans le jardin d’Eden,
comme s’il fallait offrir au système solaire une nouvelle et
ultime planète déserte. C’est qu’une conscience,
humaine, digne de ce nom, n’est pas abstraite, et a souci du réel,
de ce qui a vie, respire, c’est qu’une conscience, humaine, digne de
ce nom, est aujourd’hui, naturellement, en colère… Les
autres textes de ce numéro 2 butinent à leur manière
sur cette loi vitale, la mortalité, et sur cette menace que
nous nous imposons ou que quelques-uns nous imposent, le suicide
collectif, la disparition de l’espèce, menace, possibilité,
et en même temps libération du monde d’une bête
nuisible. Le lecteur et habitant du réseau des pensées
qui font le monde, peut et doit légitimement se demander si
tant de textes ne proposent pas un palimpseste non avoué ou ignoré de la
Gnose mono-dualiste. Les mêmes éditions publient
«Prorata Temporis», de Jean-Claude Tardif
, la
déshumanisation de la civilisation ne laisse subsister que
quelques hommes, très âgés, dans un monde au sein
duquel le plus extrême désordre du monde, son abandon,
côtoie un ordre social et politique toujours plus despotique,
comme le célèbre «1984» en a exposé la
puissance et le contrôle de l’humain. "Prorata Temporis" est une
nouvelle, poétique, et derrière le prétexte du
décalage de l’étrange, Jean-Claude Tardif a voulu
éclairer, avec humour, notre présent totalisé et
totalitaire.
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