Décès de Gilles Desraisses, ex-lycéen otage de la loi anti-casseurs en 1979 | Mediapart

L’un des protagonistes de l’impressionnante manifestation des sidérurgistes lorrains à Paris, le 23 mars 1979, s’est éteint récemment. Alors lycéen sans histoires, Gilles Desraisses, 18 ans, avait été arrêté avec 120 autres personnes, après les incidents survenus en fin de manifestation, dans le quartier de l’Opéra, marqués par des affrontements très violents entre « autonomes » et forces de police (on peut visionner le reportage de TF1 ici, et des films du fonds audiovisuel du PCF ).

La manif du 23 marsLa manif du 23 mars

A l’époque, les autonomes tenaient le haut du pavé dans les manifs. Mais afin de discréditer les syndicats et le mouvement des sidérurgistes, le pouvoir giscardien avait infiltré des provocateurs, qui avaient participé aux incidents de l’Opéra : le service d’ordre de la CGT avait malmené et retenu un casseur, qui s’est avéré policier…

Le jeune Gilles Desraisses, lui, a été jugé avec d'autres manifestants, 32 en tout, en vertu de la sinistre loi « anti-casseurs » de 1970. Une véritable législation d’exception, permettant d’engager la responsabilité pénale de chaque manifestant ou presque en cas d’incidents (voir ici l'intervention de François Mitterrand à l'Assemblée, en 1970), et qui a été abolie par la gauche dès son arrivée au pouvoir en 1981.

Le 27 mars 1979, lors de son procès, l’élève de 1re B du lycée Paul-Valéry (XIIe arrondissement parisien), est accusé d’avoir jeté une grille d’arbre sur la vitrine d’un magasin, sur la foi d’une déposition de policiers… alors qu'il n'y a pas d'arbre à cet endroit.

via www.mediapart.fr

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