Les journaux, quotidiens, hebdomadaires, mensuels, ou les radios, ou les télévisions, sont des "médias", mais ils sont surtout des moyens par lesquels des hommes et des femmes parlent, s’adressent, à des citoyens, tout simplement. Il y a un siècle, parce que les radios et télévisions n’existaient pas, les quotidiens étaient vendues à plus d’un million d’exemplaires, alors même que leur diffusion était autrement plus difficile qu’aujourd’hui. Aujourd’hui, les gratuits ont conquis des citoyens qui ne lisaient plus, parce qu’il faut débourser, par exemple pour "Libé", un euro et ving centimes. Le type et le nombre de médias a augmenté, puisque le papier a été rejoint par le son, puis par l’image, et maintenant par les citoyens même, via Internet qui peuvent, à leur tour, produire du texte, du son, de l’image. Il y a un siècle, les quotidiens étaient écrits par des journalistes, mais aussi par des écrivains, des poètes, des professeurs. Mais après la Seconde Guerre Mondiale, la production de la narration, orale et/ou écrite, s’est professionnalisée, avec la création des "écoles de journalisme". Depuis, il faut, pour écrire dans un quotidien, venir d’une école et avoir sa carte. La formation des étudiants "en journalisme" est hyper-technicienne, et une solide culture intellectuelle, historique, philosophique, en est absente. Cette formation favorise une uniformisation du profil et des capacités des journalistes. Et aujourd’hui, ils sont au coeur du système démocratique, parce que la conscience civique peut se former et se forger en fonction des évènements et des connaissances du monde. Or, parce que leur formation a été très et trop scolaire, logicisante, technicienne, au détriment d’une culture des connaissances fondamentales, les journalistes rendent un travail insuffisant, voire très problématique, dans les médias de la conscience politique (les autres médias spécialisés ne sont pas concernés de la même manière par cette situation). Professionnels de la parole, comme il y a ces professionnels de la politique, qui sont aussi des professionnels de la parole, ils contestent leur contestation qui, pourtant, est incontestable ! Alors qu’ils se font le relais des professionnels politiques qui font l’apologie des réformes, des ouvertures, les médias se définissent par l’exclusion des citoyens, le contrôle draconien, sévère et quasi-totalitaire, du temps et de l’espace "libres" accordés aux citoyens, et qui restent totalement réduits. Puisque les citoyens ne sont pas autorisés à…, c’est sur Internet qu’ils peuvent parler et s’adresser librement à tous, faire entendre et valoir leur parole, y compris lorsqu’ils sont journalistes, à égalité avec les autres citoyens, comme avec Elise.
Parce qu’ils sont salariés, les journalistes peuvent justifier la faible valeur de leur travail par l’épée de Damoclès du licenciement qui pèse sur les têtes, s’ils deviennent gênants. C’est pourquoi les citoyens-libres, bloggeurs par exemple, peuvent aujourd’hui faire et dire ce que les journalistes ne peuvent ni faire ni dire.
NB : pour l’émission de ce soir "J’ai une question à vous poser", la rédaction de 20 minutes n’a rien trouvé de mieux qu’à solliciter le bloggeur Koz pour qu’il commente en direct la prestation de Madame Royal. Et ce alors que Koz est un bloggeur anonyme dont nul ne connaît l’identité…