De TF1 à EDF, les liaisons dangereuses de Nicolas Hulot | Mediapart

Mais
les liens de Hulot avec le monde des affaires ne s'arrêtent pas là. Ils
commencent même ailleurs, en l'occurrence avec TF1, dans l'exercice même
de son métier d'animateur d'Ushuaïa. Pour quatre émissions par an, il
touche un salaire de 30.000 euros par mois «environ», selon un de ses
proches, l'avocat Pascal Durand. Les discussions sont toujours en cours avec la
chaîne – elles ont parfois été très tendues – mais le principe est acté:
Hulot ne présentera plus son émission fétiche et ne touchera plus un
centime – du moins le temps de la campagne. «Tout revenu est interrompu
et la forme juridique est en train d'être définie»
, a-t-il expliqué jeudi. Il pourrait bénéficier d'un congé sans solde.

Reste
la question de tous les produits dérivés Ushuaïa, des gels douche aux
lunettes, en passant par certains modèles de voiture (sic), la chaîne de télé dédiée (Ushuaïa TV) et même un magazine du même nom. Au total, 17 contrats de licence ont été signés par TF1, propriétaire de la marque, selon la journaliste Bérengère Bonte dans son livre Sain Nicolas.

En vingt ans, Ushuaïa est devenue une véritable machine à cash pour la chaîne privée, à qui la griffe rapportait 100 millions d'euros par an en 2005, mais aussi pour l'animateur, qui touche des royalties. Lui jure n'avoir jamais demandé à les percevoir, ni n'avoir rien négocié.

Mais,
selon plusieurs sources, il s'agit plutôt d'un deal entre TF1, qui
voulait financer les émissions très coûteuses, l'animateur, qui voulait
les présenter, et les industriels, dont certains sont devenus – en échange, en quelque sorte – les
bailleurs de fonds de la FNH. C'est notamment le cas de L'Oréal, qui
commercialise les gels douche Ushuaïa et compte parmi les «fondateurs» de la Fondation.

Au
final, Hulot amasse ses royalties – estimées à «250.000 euros les bonnes
années»
, selon Durand – et ses droits d'auteur (pour ses livres ou ses
films) dans une petite société – Eole Conseil –, domiciliée dans le XVIe
arrondissement de Paris et dont il détient 4.127 parts sur 4.131. Les
quatre restantes sont détenues par deux de ses proches, selon les
statuts disponibles au tribunal du commerce.

La pratique est loin d'être exceptionnelle. Pendant plusieurs années, Hulot s'est d'ailleurs plié aux règles de transparence fixées par la loi et a régulièrement publié les comptes d'Eole –du nom de son chien décédé – auprès du tribunal. Ainsi en 2006, le chiffre d'affaires atteignait 707.200 euros, comme l'a
révélé Bérengère Bonte.
«Mais visiblement Hulot change progressivement de stratégie concernant
la transparence de son business»
, écrit-elle.

Au fil des années, les
documents sont «plus elliptiques», et moins détaillés, jusqu'à 2007 – année où Hulot avait
envisagé se présenter à la présidentielle avant d'y renoncer –, où le bilan
n'est pas publié. Même chose en 2010. «C'est une drôle de coïncidence… Que fait-il de son argent? L'utilise-t-il pour financer ses activités politiques?», s'interroge un militant écologiste, sous couvert d'anonymat. 

via www.mediapart.fr

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