Prenons l'Histoire. Louis Aliot, nostalgique de l'Instruction publique, tient l'Education nationale pour responsable de l'échec de l'intégration des jeunes immigrés, et en partie de l'antisémitisme. Démonstration.
« On a dit aux gens qu'on [la France, ndlr] s'était conduit comme des salopards [en Algérie, ndlr] mais il faut voir comment se sont conduits les gens ailleurs. Les jeunes des banlieues se disent : “Les Français sont des salopards.” Qu'allons-nous faire avec des générations biberonnées à cette histoire. Ou à rien d'ailleurs.
Je suis stupéfait du niveau des jeunes. L'école, les programmes scolaires, les émissions télés, il faut rétablir l'équilibre dans tout ça. Je me souviens de mes cours, on apprenait les rois, on avait une vision depuis la préhistoire, la monarchie, la Révolution. Tout cela a disparu.
– Non, c'est toujours dans les programmes.
– On est très Seconde Guerre mondiale quand même. Trois ans au lycée.
– C'est important.
– C'est trop. Une fois qu'on a dit que c'était un régime assassin, on a compris. A force de marteler, ça devient suspect. Quand on nous parle de l'abominable Pétain, je dis d'accord mais j'ai vu une émission où on voit Paris en mars 44 noir de monde qui applaudit Pétain. »
J'ai vu ce documentaire, effectivement très impressionnant, mais je ne vois pas où il veut en venir. Je le lui dit.
« Les gens avaient l'air d'aimer Pétain. Mon père est né en 1937 et pendant la guerre, il m'a raconté qu'ils n'avaient qu'une préoccupation, c'était de manger, le reste ne leur importait pas.
Il faut replacer les choses dans leur contexte, sans exonérer, mais on a compris. Les gens en ont marre. L'antisémitisme est lié en partie à ça mais l'antisémitisme c'est marginal à part dans certains milieux.
– Dans votre milieu, non.
– Je vous dis que c'est marginal. »
La nationalité française, « ça s'hérite ou ça se mérite »
Sur les institutions, les propositions demeurent traditionnelles : réécrire la Ve République, renégocier l'Europe, modifier le mode de scrutin…
« On inscrira au préambule le refus de la communauté qui nous paraît contraire à la République une et indivisible.
On inscrira aussi la préférence nationale qui n'est autre que l'application de la citoyenneté. Il faut l'expliquer parce qu'on a prétendu que la préférence nationale était une préférence raciale. Non, c'est pour le citoyen français qu'il soit noir, blanc, vert, jaune avec des antennes…
– J'imagine que vous allez restreindre l'accès à la nationalité pour ça ?
– Oui, on ne peut plus “accueillir toute la misère du monde” comme le disait Rocard. Mais ceux qui veulent s'intégrer, qui veulent vraiment devenir Français, on ne va pas leur barrer la route. C'est un peu le slogan, ça s'hérite ou ça se mérite.
– Pour le reste ?
– Il faut récupérer la souveraineté. Si demain nous continuons dans ce système, sur des questions sociales, un jour ou l'autre, il y aura des troubles et les Français voudront récupérer leur souveraineté, décider de choses incompatibles avec les valeurs de leur Europe et là on fera quoi ? On mettra les troupes de l'Eurocorp, l'ONU, l'Otan ? »
via www.rue89.com
Commentaire ajouté à l'article paru sur Rue89 :
"Oui, faites le parler et faites les parler, parce qu'ainsi nous pouvons accumuler des preuves déterminantes et accablantes contre eux et lui. Par exemple, sur l'Education Nationale, il raconte n'importe quoi !
« On a dit aux gens qu'on [la France, ndlr] s'était conduit comme des salopards [en Algérie, ndlr] mais il faut voir comment se sont conduits les gens ailleurs. Les jeunes des banlieues se disent : “Les Français sont des salopards.” Qu'allons-nous faire avec des générations biberonnées à cette histoire. Ou à rien d'ailleurs."
La guerre d'Algérie est forcément au programme. Elle est devenue "la guerre d'Algérie" alors que lorsqu'elle avait lieu, l'Etat français parlait d'opérations de maintien de l'ordre… Guerre, parce qu'il y a eu une armée d'Etat confrontée à une armée rebelle, disséminée partout, qu'il y a eu des combats et des crimes, de chaque côté – c'est ce qu'un professeur doit raconter, "la vérité", c'est-à-dire les faits. Mais s'il y a eu crimes de chaque côté, il n'en reste pas moins que les Algériens (ainsi nommés par l'Etat français pour désigner les arabes algériens afin de les distinguer des Français !) souhaitaient massivement leur indépendance, notamment parce qu'il y a eu des abus de la part des "colons", des grands propriétaires terriens, et aussi parce qu'il y a eu les massacres de Sétif en 1945. Ces massacres sont une faute et un crime – dont De Gaulle est en partie responsable. Donc, un professeur d'Histoire dit tout cela, et ne dit pas que les Français étaient des salopards. Par contre, un professeur peut dire que cette "politique" inepte des dirigeants de la 4ème ET de la 5ème naissante a inévitablement conduit à l'indépendance, que ces Français militaristes et arrogants, d'extrême-droite ont notamment contribué à créer un tel climat anti-français en Algérie, et qu'il n'y a aucune raison de se solidariser avec une telle "politique" et de tels hommes.
"Je suis stupéfait du niveau des jeunes. L'école, les programmes scolaires, les émissions télés, il faut rétablir l'équilibre dans tout ça. Je me souviens de mes cours, on apprenait les rois, on avait une vision depuis la préhistoire, la monarchie, la Révolution. Tout cela a disparu."
C'est tout à fait faux. C'est ce qui continue encore de se faire au collège notamment. On a encore, hélas, une "Histoire" bien trop nationaliste, avec des perspectives narcissiques et trompeuses, la projection de prétendus "grands hommes", alors que pour les rois, Napoléon, il y a de quoi discuter de !
"C'est trop. Une fois qu'on a dit que c'était un régime assassin, on a compris. A force de marteler, ça devient suspect. Quand on nous parle de l'abominable Pétain, je dis d'accord mais j'ai vu une émission où on voit Paris en mars 44 noir de monde qui applaudit Pétain. »
Après, on comprend pourquoi cette période les indispose. Pendant quatre ans, l'extrême-droite française (pour 90% de ses mouvements et de ses membres) a soutenu Pétain ET DONC les nazis. C'est très gênant pour eux, en effet, on continuera donc AUSSI pour cette raison à enseigner cette partie de l'Histoire, à la hauteur de sa gravité."
