L'exploration des gaz de schiste sera sans doute bientôt interdite en France. Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a décidé mardi 12 avril qu'une proposition de loi UMP serait examinée en urgence le 10 mai prochain par les députés.
Le gouvernement devrait accompagner ce qui est une grande et innatendue victoire pour les mouvements écologistes.
(De nos archives) La première fois que Léon Maillé a lutté, c'était il y a quarante ans, quand il a refusé de vendre ses terres à l'armée. Il était encore « normal, catho ». Votait à droite.
« C'est après que je suis devenu antimilitariste, bouddhiste et altermondialiste… »
Il a l'accent aigu et la barbe blanche. Ce 19 février, il descend du plateau du Larzac avec le ban et l'arrière-ban, néoruraux et contestataires.
Il se passe quelque chose à Nant, 700 habitants. La coordination du Sud-Aveyron contre le gaz de schiste donne rendez-vous dans ce village du parc national des Cévennes. José Bové arrive de Bruxelles pour animer la réunion. Il dit :
« Si l'autre vallée arrive, c'est que l'heure est grave. »
Il embrasse ses copains venus de Lozère et du Gard. Le maire, candidat aux cantonales, a compris qu'il fallait venir. Le gymnase est plein.
Un meeting aux accents révolutionnaires
Le Larzac a découvert dans un même mouvement qu'il était assis sur un faramineux gisement de gaz et que le gouvernement avait déjà accordé des permis de forer à plusieurs sociétés – dont Total et GDF Suez –, qui pourront planter leurs derricks où elles veulent. Depuis, les « anciens » se repassent le film. C'est la lutte.
Ce soir, ça devait être une petite réunion pour préparer une journée d'action : combien on imprime d'affiches ? Qui sont les porte-parole ? Qui monte les réunions dans les villages ? Comme un coup de grisou, ça s'est transformé en meeting aux accents révolutionnaires. Quand le gaz de schiste est à l'ordre du jour, les salles deviennent trop petites pour contenir tous les citoyens inquiets.
José Bové a pris la tête de la mobilisation contre cette nouvelle source d'énergie. Tout le Sud s'enflamme. Michèle Rivasi, collègue au Parlement européen, « n'a jamais vu une mobilisation pareille » en Ardèche et dans la Drôme :
via www.rue89.com