Avec Claude Guéant, la droite majoritaire n'est plus qu'à un pas de l'immigration zéro prônée par le FN. Musulmans, immigration, France, croisade: depuis son entrée en fonction le 27 février, le ministre de l'intérieur braconne sur les terres de l'extrême droite. Méthodiquement: la récurrence de ses déclarations empêche de les considérer comme des dérapages. Mises bout à bout, elles construisent un paysage idéologique cohérent salué par Marine Le Pen qui a symboliquement délivré à l'ex-préfet le titre d'«adhérent d'honneur» de son parti. Leur répétition ne permet pas non plus de penser que leur auteur fait cavalier seul. Avec l'aval de Nicolas Sarkozy, c'est le socle droitier de la campagne présidentielle de 2012 qui prend forme ici. En voici les grands traits.
Famille, travail: Guéant veut moins d'immigrés
Jamais le chef de l'État, y compris quand il était ministre de l'intérieur chargé des questions migratoires, ne s'était prononcé pour une baisse de l'immigration légale. C'est chose faite avec Claude Guéant, dans une interview au Figaro magazine à paraître vendredi 8 avril. Depuis 2002, la rhétorique officielle ciblait en priorité l'immigration irrégulière et l'immigration familiale qualifiée de «subie». Il fallait lutter contre la première et réduire la seconde, à l'inverse de l'immigration de travail dite «choisie» qu'il fallait favoriser.
À quelques jours de l'examen du projet de loi sur l'immigration, qu'il défendra en deuxième lecture au Sénat à partir du 12 avril, l'ancien secrétaire général de l'Élysée déclare qu'il a
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