Cinq ans après, rien n’a changé, le lobby bancaire a gagné | Rue89 Eco

Avant de lire cet article, s’il vous plaît, regardez cette émouvante vidéo. C’était il n’y a pas encore cinq ans. Autant dire hier.

Sarkozy, le 23/09/2008 : « Qui est responsable du désastre ? »

Incroyable non ? Tout le monde s’accordait alors sur la nécessité de mettre au pas une finance devenue folle. Où en est-on aujourd’hui ?

Mercredi soir, sur France 3, pour son 100e numéro, le magazine « Pièces à Conviction » diffuse une enquête corrosive sur le sujet, montrant comment les bonnes résolutions prises après la crise financière de 2008 ont été oubliées.

Les banques n’ont cessé de grossir

Le document n’est pas tendre pour la classe politique, droite et gauche confondues. Les images, pas si anciennes, dans lesquelles on voit Nicolas Sarkozy ou François Hollande jurer que l’ère du n’importe quoi financier était révolu, sont cruelles. Et l’enquête des journalistes Laurent Richard et Jean-Baptiste Renaud sur la façon dont le système a assuré sa survie et continue de croître ne l’est pas moins.

Si vous avez aimé le formidable documentaire américain « The Inside Job », de Charles Ferguson, vous apprécierez « Banquiers : ils avaient promis de changer ».

Laurent Richard et Jean-Baptiste Renaud examinent par exemple ce qu’est devenue la promesse de François Hollande de séparer la banque de dépôt de la banque de marché. Le regroupement de ces deux activités sous le même toit est dangereuse, pour une raison simple à comprendre :

  • une banque de dépôt jouit de la garantie de l’Etat ;
  • la garantie de l’Etat permet un accès à bas prix au crédit ;
  • un accès à bas prix au crédit autorise toutes les pirouettes spéculatives possibles…

Les deux journalistes décortiquent comment le lobby bancaire, avec le soutien d’économistes travaillant pour lui, a fait dérailler le projet. Les activités spéculatives des banques seront simplement filialisées et du fait de leur définition ultra-restrictive, elles représentent une part infime de l’activité des banques : probablement 0,75%, peut-être même moins, de l’aveu même du patron de la Société générale, Frédéric Oudéa, auditionné en janvier dernier par la Commission des finances de l’Assemblée nationale ! (écoutez le son ci-dessous).


Frédéric Oudéa devant la Commission des finances de l’Assemblée nationale

« Pièces à conviction » s’interroge s

via www.rue89.com

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