Résister. Mais à quoi faut-il résister, pour ne point détourner le regard, passer son chemin, se dire que, de toute façon, «on n’y peut rien», s’enfermer dans le quant-à-soi, se murer dans la résignation ou l’indifférence, et laisser faire, laisser qu’autrui, mon frère, mon voisin, un inconnu, un groupe, une communauté entière, soient réduits à la misère, humiliés, soumis à la terreur, torturés, blessés, massacrés ? «Ce que nous savons de quiconque, de quelque appartenance qu’il se réclame, quelles que soient ses croyances et ses convictions, c’est qu’il se sait mortel et qu’il nous sait mortels, autant que ne le savons de lui et de nous – et ce que nous pouvons supposer, c’est aussi qu’il redoute la mort, pour lui et/ou ses proches, de quelque façon, toujours inégale, qu’il y soit exposé.»
Coexistence. S’il n’est pas de connaissance ni de sensibilité que nous ayons davantage en partage que le savoir de cette commune mortalité, et si un tel savoir immémorial, tenant à la condition même des hommes, transcende toutes les frontières qui les séparent (sociales, géographiques, culturelles, linguistiques, religieuses, politiques…), quelle autre force peut être assez puissante pour le neutraliser, pour annihiler le sentiment originel de coexistence et épuiser l’obligation morale «de l’attention, du soin et du secours qu’appellent de partout la vulnérabilité et la mortalité d’autrui» ? Pourquoi la plupart du temps n’a-t-on d’yeux que «pour les blessures de ses blessés» et pour «les souffrances engendrées par "ses propres morts"», en restant insouciant de ce qui viole ou meurtrit n’importe quelle vie, sans exception ?
Il ne serait pas raisonnable, en guise de réponse, de poser une naturelle et inextirpable méchanceté de l’homme, qui, partout, toujours, lui ferait préférer le feu et le sang, ni d’estimer qu’une foncière miséricorde le conduirait à un pacifisme intégral, angélique au point d’ignorer que guerres et révoltes sont parfois nécessaires pour briser les chaînes de l’injustice, de l’exploitation et de la servitude. Ce qui fait problème, c’est l’ambiguïté : critiquer la violence et la cruauté sous certaines conditions et à certains égards, les condamner ici pour les tolérer ailleurs, se refuser d’en user pour les arrêter, et, in fine, les attribuer à la fatalité, et se taire. Or qui ne dit mot consent. «Fermer les yeux et se boucher les oreilles, est-ce, d’une façon ou d’une autre, "participer" au meurtre ?»
C’est une profonde réflexion que livre Marc Crépon dans le Consentement meurtrier. L’ouvrage paraît en même temps qu’Elections, dont le seul titre dit l’«urgence» et qui analyse les mille modalités – formant la «démophobie» – par lesquelles on se rend sourd à la «parole du peuple», on la déprécie, on la rejette, et, par là, on fait violence à la démocratie. Crépon y met en cause «le déni de l’hospitalité, les pouvoirs de l’oligarchie, la crise de l’indépendance et de la fonction critique des médias», qui en effet concourent à la «confiscation» de la démocratie, mais aussi les théories (de Nietzsche à José Saramago ou Alain Badiou) qui, voulant en dénoncer les limites, les contradictions ou les dérives, acquiescent en fait à son dépérissement.
Le propos que le philosophe (ENS, CNRS-Archives Husserl) développe dans le Consentement meurtrier est également politique, mais dans un sens plus radical. «De quelle acceptation tacite de la torture, de la disparition, de l’exécution de tels ressortissants anonymes d’une communauté déterminée», fût-elle dictée par la prudence, la tactique ou l’«attachement inconditionnel à quelque principe que ce soit (l’"identité", la "sécurité", etc.)», dira-t-on qu’elle revient à un engagement actif, que consentir à la violence est violence ? Pour répondre, Crépon
il n a que trop lu ou si peu ,et si il juge subjectivement l erreur est immense et sa raison irrationnelle à son paroxisme ,la méchanceté l ignorance de ce qu il croit, son intelligence le culte de son narcissisme ,ce qu il est c est donc fondamentalement le procéssus de penser pour autrui ,la consultation antidémocratique de ce qu il prétend une interactivité pseudo sociale il est l erreur qui prétend et s affiche dans l opulence se gavant d hallucinations ou peut étre de jouissance qu il est incapable de ressentir est il frustré de savoir que la mort sera la pour lui ,ou est ce une panique terrible de savoir qu il va « crever » ou peut étre s endormir ,c est la tout le romantisme de la mort car méme dans la mort il y a des nuances de douceur, et la fondation de ses principes pseudo religieux éxentriques la rotation avec la rigidité qu elle comporte ,il sait car il parle enfin il croit avoir un esprit , c est bien normal l étre civilisé à un égaux qu il posséde une réelle posséssion comme une valeur coté « l or de l esprit »…